ans le Lot, le millésime 2024 a pris une tournure cauchemardesque dès le 18 avril. Quatre nuits de gelées à -4°C sur des vignes bien développées ont rasé 80 % de la récolte. Dans la vallée, plusieurs parcelles ne seront pas vendangées. Les coteaux ont moins souffert du gel mais n’ont pas été épargnés par le froid et le millerandage à la floraison. « Nous tablons sur un rendement moyen de 15 hl/ha » indique Nicolas Fournié, président de l’AOC Cahors. Les vignerons qui s’en sortiront « le moins mal » devraient rentrer une demi-vendange.
D’autant que le froid a été effacé par un climat tropical favorisant le mildiou. Il est tombé 400 mm de pluie dans le Lot depuis avril. En ce moment, les après-midis sont très chauds mais les matinées restent humides. La pression est aussi forte qu’en 2023. Certains vignerons ont traité trois fois par semaine, trois semaines d’affilée. Beaucoup ont dépassé les vingt traitements.
« On ne sait plus comment arrêter la maladie, on est épuisés », reconnaît Nicolas Fournié. Même la canicule n’a pas freiné pas le mildiou. Elle risque en revanche de dégrader un peu plus le potentiel de récolte. « Je ne sais pas s’il y a d’échaudage, je suis tellement dégouté que je ne suis pas allé voir les vignes depuis 4 jours », enchaîne David Girard, président de l’IGP Côtes du Lot.
« S’il faut choisir, mieux vaut avoir de l’échaudage maintenant, au tout début de la véraison, que fin août comme l’année dernière » tente de se rassurer Nicolas Fournié, qui après les petits millésimes 2017, 2019, et 2021, commence sérieusement à redouter des pertes de marché.