a premiumisation accentuée par la raréfaction de la matière première. Notant que dans le vignoble champenois « les conditions climatiques ont été particulièrement défavorables depuis le début de l’année : gelées de printemps, coulure et millerandage au moment de la fleur, et pression mildiou très importantes liée aux forts cumuls de précipitations », le groupe Vranken Pommery prévoit que un rendement limité ce millésime 2024 et annonce avoir « pris la décision de procéder à des arbitrages vers une distribution plus sélective afin de mieux valoriser les mises en marché de ses grandes marques Cuvée Louise de Pommery et Cuvée Diamant de Vranken ».
La mauvaise météo accentue ainsi la concentration des opérateurs champenois sur le premium et l’export, au détriment des premiers prix et des marchés de grande distribution : « la Champagne est en train d’abandonner son entrée de gamme, car les maisons peuvent mieux valoriser leurs raisins sur d’autres segments de marché » analyse Martin Cubertafond, consultant en stratégie et maître de conférences à Sciences-Po. Une tendance au moins de volume mais plus de valeur qui se ressent sur les expéditions globales de la Champagne ce premier semestre 2024 : avec un repli de 15 % des ventes, à 106,7 millions de bouteilles. Idem pour les performances de Vranken : « la baisse des volumes est générale sur l’ensemble des marchés, mais les hausses de prix ont permis d’en amortir les effets ». Avec 94 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit -7 %, pour les marques Vranken, Pommery & Greno, Heidsieck & Co Monopole, Charles Lafitte, et Bissinger & Co.