’est l’heure du bilan, mais pas que. Au cours de son assemblée générale qui a eu lieu le 9 juillet au Château Sainte Roseline aux Arcs-sur-Argens (83), le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) a profité de son 20ème anniversaire pour faire le point sur les actions engagées dans le cadre son plan stratégique 2021/2024, mais a également dressé les perspectives à venir. « Nous sommes dans un contexte compliqué depuis un an, reconnaît Éric Pastorino, réélu ce même jour à la présidence de l’interprofession au terme de trois ans de mandat. Il est toutefois difficile de cerner ce qui relève du conjoncturel de ce qui est structurel. Nos rosés sont certes plus chers que les autres et subissent de ce fait les conséquences de la baisse de pouvoir d’achat, mais nous avons besoin de plus d’analyse pour y voir plus clair. »
Reste que dans ce contexte, la stratégie qui a consisté à positionner les « Rosés de Provence » au rang de marque collective prend tout son sens. « C’est une marque qui appartient à tous les acteurs du vignoble y compris aux petits domaines, a expliqué Carole Ginchard, directrice marketing du CIVP. Elle créé un en effet un point de repère et de préférence auprès des consommateurs et est créatrice de valeur. » Les actions de communication engagées autour de cette bannière via de l’affichage, des insertions publicitaires et une présence accrue sur les réseaux sociaux vont donc se poursuivre. À l’occasion des jeux olympiques, un tramway de la ville de Marseille va être habillé avec les visuels de la campagne publicitaires des vins de Provence du 23 juillet au 4 août.


Éric Pastorino a par ailleurs esquissé d’autres axes de réflexion. « Je suis convaincu que nous allons devoir diversifier nos revenus, car la consommation de vin risque encore de diminuer, a-t-il souligné. Il est temps de revenir à une diversification des activités sur les exploitations. » Raison pour laquelle, l’œnotourisme fait partie des priorités à venir. L’approche est cependant nouvelle. « Nous préférons parler "d’agritourisme" à l’image de ce qui se pratique dans certaines régions viticoles italiennes, expose Éric Pastorino. C’est en effet un modèle à la portée de toutes les exploitations et qui peut constituer un complément de revenu réalisé en local. » Ce dossier est déjà sur les rails. Une convention de partenariat entre le CIVP et Var Tourisme vient en effet d’être signée pour valoriser et mettre en avant l’agriculture varoise.
Dans ce contexte, la préservation et la valorisation des paysages provençaux devient aussi l’une des priorités de l’interprofession. La proximité avec les adhérents qui a notamment donné lieu à des rencontres de terrain ainsi qu’à la création d’un pôle territoire au sein de l’interprofession va également être poursuivi. Autant dire que les chantiers à venir ne manquent pas. Pour déployer ces axes stratégiques, nn nouveau projet de mandat sera élaboré à l’automne avec le conseil d’administration. Un comité avenir et innovation va par ailleurs êtres mis sur pied pour mener des réflexions prospectives et faire des propositions.
Après trois ans de tractations entre les différents partenaires et l’administration, le nouveau centre du rosé va enfin voir le jour à Vidauban (83). Le nouveau site prévu pour 2026 rassemblera toutes les équipes techniques de la filière et de la chambre d’agriculture. Il inclura en outre une cave expérimentale, un laboratoire, une halle technologique ainsi qu’une parcelle d’essai.