ise au 3, place de Tourny, la cave du Château bénéficie d’un emplacement de prestige dans le triangle d’or de Bordeaux. Après des caves à Paris (en 2015 dans l’hôtel restaurant Le Clarence) et à Pessac (en 2021), le groupe Domaines Clarence Dillon (propriété du prince Robert du Luxembourg) s’installe sur trois niveaux à Tourny : un rez-de-chaussée pour l’accueil/vente (et une terrasse pour la dégustation et les amuses bouches), un premier étage pour les réceptions (du séminaire d’entreprise aux apéritifs informels) et une cave voutée en sous-sol (réserve de vins rares et dégustation exclusive). Rattaché au groupe Clarence Dillon Wines, la cave se démarque du château Haut-Brion (grand cru classé en 1855) et autres étiquettes du groupe (château Quintus à Saint-Émilion, marque Clarendelle…) : « nous sommes indépendants et ne vendons pas que château Haut-Brion » pose Damien de Gironde, directeur des boutiques La Cave du Château. Pour preuve, la cave bordelaise a ouvert avec 800 références et tournerait aujourd’hui autour de 1 600 étiquettes estime Julien Mascarell, le responsable de l’enseigne bordelaise, précisant que l’offre est exclusivement constituée de vins et spiritueux français (à l’exception des vins de l’association Primum Familiæ Vini dont fait partie Clarence Dillon*).
Large, la gamme se distingue dans l’offre de cavistes bordelais par sa proposition de « pépites » à prix raisonnable, Julien Mascarell revendiquant une approche distributive des étiquettes rares. Sur les étiquettes recherchées, « le marché du vin est ajourd’hui en tension. Notre combat est d’en faire profiter un maximum de personnes alors que le marché peut s’enflammer. Comme on peut le voir à la carte de certains restaurants » explique le caviste, ancien sommelier de palaces (Georges V, Park Hyatt…) et restaurants étoilés (Virtus, Le Cinq…), qui opte pour une distribution « au compte-goutte » de certaines étiquettes à ses clients fidèles.


« Notre métier est différent de celui d’un caviste. On pourrait tout vendre très cher à un seul client, ce serait moins de stress et plus facile pour les étiquettes qui s’arrachent » pointe Julien Mascarell, citant pêle-mêle château Rayas (Châteauneuf-du-Pape), Jacques Selosse (Champagne), Julien Labet (Jura), Pierre-Yves Colin-Morey (Chassagne-Montrachet), Vincent Dauvissat (Chablis)… Des références que le caviste a appris à cacher, l’expérience montrant que ses clients, amateurs comme professionnels, se préviennent entre eux et que le mot passe vite pour dévaliser une étiquette recherchée. Comme pour le domaine des Tours d’Emmanuel Raynaud (château Rayas), qui n’est pas exposée à la vente pour éviter les frustrations… Et tensions, certains clients n’acceptant pas un refus poli. Si la cave du Château restreint les ventes de certaines bouteilles à emporter, la majorité peuvent être bues sur place. Comme le domaine Arnoux-Lachaux (Vosne-Romanée), qui stipule un service à la table dans son allocation. « Voir la bouteille bue me va » sourit Julien Mascarell. Alors que les cavistes ne manquent pas dans le centre bordelais (Badie et l’Intendant de Duclot, Cognac Only des cognacs Pierre de Segonzac, la Vinothèque ou Autres Châteaux…), « nous apportons une fraîcheur dans l’offre bordelaise » estime Julien Mascarell, qui pointe la modération affichée sur les prix. Qu’il glisse avoir apprécié comme consommateur quand il travaillait au Georges V, voisin de la cave du Château à Paris.
Avec une profondeur de gamme « de 9 € à très cher », le caviste « s’adresse aux passionnés de vin » pointe Damien de Gironde, qui veut proposer « un lieu de partage, qui vit et où les bouteilles sont ouvertes ».
* : PFV regroupant, en plus de Clarence Dillon, les maisons Marchesi Antinori, Egon Müller Schartzhofberg, Perrin et Fils, Familia Torres, Baron Philippe de Rothschild, Joseph Drouhin, Hugel et Fils, champagnes Pol Roger, Symington Family Estates, Tenuta San Guido et Vega Sicilia.
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