Made in Jura

Ambitieuse relance du vin fou d’Henri Maire

pération second souffle pour la marque du "vin fou". L’emblématique création d’Henri Maire en 1951, d’après l’histoire de vins n’ayant pas fini leurs fermentations et faisant exploser leur bouteille. Marque désormais dans le giron du groupe Boisset (depuis le rachat de la maison Henri Maire à Arbois). Commercialisée depuis la fin 2023 sur le marché français, la cuvée "l’originale" du vin fou s’affiche sur le salon ProWein avec l’ambition de « créer une catégorie. Boisset a la force de frappe pour en faire une marque forte. Charge à nous de réveiller la belle endormie » indique Pierre Jury, le directeur de l’activité bulles du groupe bourguignon Boisset, qui produit 10 millions de cols de vins effervescents (crémants de Bourgogne et du Jura, vins mousseux…).

Avec 50 000 cols pour son lancement, la cuvée originale du vin fou est encore modeste en regard, mais veut se positionner comme une référence en cassant les codes des vins effervescents. Depuis son centre de Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or), Boisset propose une réinterprétation du vin fou : si sa recette reste secrète, elle s’adapte à un profil rénové pour arriver à 10°.alc, 15 g/l de sucres résiduels et moins de 2,5 bars de pression avec un assemblage des méthodes Charmat et ancestrale pour la prise de mousse. « Notre objectif est d’avoir une identité marquée. Ce n’est pas un mousseux, pas un crémant, pas un Champagne » résume Pierre Jury.

Produit de France

Dans le verre, ce vin pétillant est structuré par sa sucrosité (liée au muscat en méthode traditionnelle), sa fraîcheur (liée à l’assemblage ugni blanc, colombard et chardonnay en méthode charmat) et sa typicité jurassienne (apportée par la liqueur d’expédition, tenue secrète, mais son vin jaune « qui marque trop même à petite dose » rapporte Pierre Jury). Les moûts et vins de base proviennent du Gers et des Charentes, mais Boisset a le projet de devenir autonome avec son projet VIVAS (Vignes Innovantes du Val de Saône, actuellement 60 hectares). Dans le packaging, l’étiquette reprend le fou dessiné à l’origine par Paul Grimault (à l’origine du film le Roi et l’oiseau avec Jacques Prévert, en 1952) et utilise non pas la bouteille champenoise mais une forme plus atypique (rappelant le clavelin jurassien).

Affichant un prix de vente au consommateur de 9,90 €, la cuvée originale du vin fou est l’une des priorités 2024 de l’équipe commerciale du groupe Boisset. Avec 50 000 bouteilles cette première année, cette gamme a la capacité de développer selon les demandes indique Pierre Jury (la limitation étant l’anticipation des achats de moûts de muscat pour la méthode ancestrale). Ce lancement va être soutenue par le développement du réseau de vente par correspondance, par la création de plaques de métal à l’ancienne, la mise en ligne d’un site internet dédié…

Se focalisant sur la vente directe en France, le vin fou va également s’essayer à l’export (sans traduire le nom en "crazy wine" ou "mad wine").