Nous sommes heureux du développement de la filière bio en Champagne, se réjouit Jérôme Bourgeois, président de l’ACB (association des champagnes biologiques), dont l’assemblée générale s’est tenue le 16 février. Quand je me suis lancé en 2009, le bio représentait 1 % des surfaces. On va bientôt atteindre le cap des 10 % ! » Même si la récolte de 2021, décimée par le mildiou, a détourné 19 viticulteurs en conversion, la dynamique reste positive. En 2023, la filière champenoise comptait 649 vignerons bio, cultivant 2 700 ha.
« Grâce aux conversions récentes, il y aura beaucoup de bouteilles de champagne bio à vendre en 2024, souligne Jérôme Bourgeois. Nous allons poursuivre nos actions de promotion avec le salon Bulles bio qui se tiendra le 14 avril à Reims et qui attire beaucoup d’acheteurs. C’est un salon où les nouveaux convertis peuvent faire connaître leurs vins ». L’association organise un salon à l’étranger tous les deux ans. Après Tokyo en octobre 2023, Bruxelles pourrait être la prochaine destination en 2025. Une étude menée par l’école de commerce Néoma confirme que les vins bio sont bien valorisés avec un prix de vente moyen de 28,92 €HT à l’export. L’Italie est le premier marché export des champagnes bio, suivie des USA et du Japon.
Outre l’accompagnement au développement commercial des bouteilles bio, l’association poursuit la valorisation de son mode de production en organisant des journées Vigne bio ouverte, des journées techniques et en souhaitant peser sur l’obligation pour la filière Champagne de se passer de désherbant. A ce sujet, Jérôme Bourgeois regrette que la tribune publiée dans Le Monde le 7 décembre 2022 « soit restée lettre morte. Une déception immense compte tenu du prestige de notre appellation et au regard d’autres régions viticoles françaises, faisant beaucoup mieux que nous ».
Dans son rapport moral, Jérôme Bourgeois s’est également prononcé contre l’obligation, dans le cahier des charges de l’appellation, d’apposer une coiffe sur les bouteilles de Champagne : « Nous nous positionnons en sa défaveur au regard de l’absence de débat, et de notre préférence à laisser le choix aux opérateurs, d’autant que même si l’impact carbone de la coiffe n’est pas le plus gros poste, il n’est pas non plus négligeable. Et les arguments sur la vocation esthétique et traditionnelle de la coiffe ne tiennent pas vraiment selon nous ».