ls dénoncent des approximations quant aux termes utilisés par les médias, dans les salons, ou sur les réseaux sociaux, néfastes au mode de production biologique, régi par un cahier des charges strict.
Une mise au point nécessaire émanant de « faits d’usurpations répétées du label AB ». Voilà comment par une lettre de 3 pages les vignerons de l’association des Champagnes Biologiques viennent tirer la sonnette d’alarme.
« Bio non certifié », « bio non revendiqué », « d’inspiration biodynamique », ces termes jugés « trompeurs » et « fallacieux » sont en partie le fruit de la discorde, partagés à tort par certains médias.
Pourtant comme le rappelle le communiqué, se prévaloir d’être en production biologique sans être certifié est une expression qui allie deux termes contradictoires, considéré comme un « oxymore » arguant que « dans un monde idéal, où la viticulture ne serait pas synonyme de tant de pollution agricole, et où les utilisateurs de pesticides chimiques seraient dans l’obligation d’en déclarer l’usage sur leur étiquetage, les vignerons bio ne seraient pas contraints de faire certifier leur mode de production. »
Autre sujet de tension évoqué, la certification biologique serait « trop coûteuse » ou « trop contraignante » pour les vignerons. Un argument balayé par une phrase « La certification AB, d’un point de vue administratif, se résume à quelques heures consacrées à un contrôle annuel, sur rendez-vous, de la comptabilité et des documents de suivis des travaux réalisés sur l’exploitation, avec une visite des parcelles. Ce contrôle coûte seulement quelques centaines d’euros. »
Enfin, les vignerons détenteurs de la marque AB et de l’eurofeuille (label bio européen), invitent en conclusion à vérifier les informations que les vignerons fournissent aux médias en consultant notamment les fiches des vignerons certifiés disponibles sur l’annuaire de l’Agence Bio.
Interrogé, Pascal Doquet, président de l’ACB en Champagne, tient à rappeler que les missions de l’association sont de préserver les intérêts de la filière de la viticulture biologique en délivrant des informations claires et comprises par tous. « La bio, ce n’est pas marketing, c’est une philosophie que nous, vignerons bio, tenons à partager et dans laquelle nous nous sommes engagés. Nous avons remarqué depuis quelques temps déjà des libertés dans les récits livrés par la presse, ce n’est pas de bon cœur que nous rédigeons ce rappel, qui se veut par ailleurs être bienveillant, mais il nous a semblé utile de le faire à l’heure où les publications de fin d’année dans les médias spécialisés vont se succéder. »
Pour rappel, il faut 6 ans a minima avant de commercialiser les premières cuvées de champagne labellisées bio. D’autre part, si le label européen bio (eurofeuille) est obligatoire sur l’étiquetage des cuvées, le label AB reste quant à lui facultatif.
L’Association des Champagnes Biologiques a vu le jour en 1998. Elle regroupe des producteurs engagés en Agriculture Biologique, et cherche à promouvoir le développement de la viticulture biologique dans l’appellation Champagne.
A ce jour, 114 domaines champenois notifiés à l’Agence Bio y adhèrent.
L’ACB oeuvre au quotidien au sein du réseau Bio en Grand Est, membre régional de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique.
L’AOC Champagne est une des régions viticoles françaises où le mode de culture biologique est encore très peu développé. Alors que 14% du vignoble national était conduit en bio en 2019, la viticulture biologique représentait seulement 3,4% de la surface de l’appellation champenoise, et la commercialisation de champagne bio concernait moins d’un 1% de la production de la filière.