e préfet de l’Hérault Francois-Xavier Lauch arrive en conférence de presse la mine satisfaite ce 21 février. Il vient de jouer le juge de paix entre les représentants des vignerons, des négociants, et des grandes et moyennes surfaces (GMS).
Après avoir brûlé des palettes sur les sites des Grands Chais de France (GCF) à la Baume et de Castel Frères à Capiscol, la semaine passée, des vignerons ont mené une nouvelle action dans les linéaires du supermarché E.Leclerc de Béziers pour dénoncer la confusion créée auprès des consommateurs entre vins locaux et vins étrangers.
Deux semaines après l’annonce par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau du renforcement du contrôle des vins importés d’Espagne, le préfet commence par indiquer que la direction départementale de la protection des populations (DDPP) a réalisé dans l’Hérault 45 contrôles dans des GMS, petits commerces, et restaurants. « Ce que nous réalisons d’habitude en 4 mois » tient-il à préciser. Dans un tiers des cas, les agents ont dressé des procès-verbaux pour pratiques commerciales trompeuses sur l’origine. 4 ont concerné le rayon vin. « Si des transactions sont possibles avec le procureur de la République en fonction des préjudices subis par les viticulteurs, les représentants des grandes surfaces épinglées encourent jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 300 000€ d’amende » a expliqué le préfet.
La DDPP a par exemple retrouvé un cava dans le rayon des effervescents français, un chianti dans celui des vins de la Vallée du Rhône et un prosecco dans celui des vins locaux. Des restaurateurs ont également fait l’erreur de ne pas indiquer sur leurs cartes l’origine du vin servi au pichet.
L’Etat a aussi renforcé ses contrôles chez les négociants pour lutter contre la francisation des vins. Depuis début février, 10 opérations ont été conduites par la brigade d’enquête des vins et spiritueux de la direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS), dont 5 dans l’Hérault. 16 autres par les agents de la direction régionale des douanes, dont 9 dans l’Hérault. Sans donner de détails, Francois-Xavier Lauch a rassuré les vignerons en expliquant que la transformation de vin étranger en vin français reste rare.
Le préfet a prévenu le « trop peu » de responsables des GMS et du négoce ayant accepté de venir échanger avec le reste de la filière ce 21 février qu’il s'apprêtait à envoyer à chaque patron de Carrefour, d’Intermarché, de Lidl…, un courrier leur rappelant « toutes les règles du jeu », d’étiquetage et de mise en rayon, et qu’après cet acte « pédagogique », il « durcirait les contrôles ».
Francois-Xavier Lauch prévoit de réunir à nouveau les représentants de la filière pour aborder le sujet de la contractualisation et trouver un moyen de « garantir aux viticulteurs une rémunération à la hauteur de leurs coûts de production ».