élibéré sans appel pour les vins de négoce mettant à profit le nom d’un château via « des pratiques commerciales trompeuses » dites des marques domaniales. La chambre correctionnelle de la cour d’appel de Bordeaux juge coupables ce 25 janvier les deux marques du négoce Ginestet : "le Bordeaux de Larrivet Haut-Brion" et "le Bordeaux de Citran". Dans les deux cas, le négoce Ginestet est condamné à 30 000 € d’amendes et son représentant légal, son directeur Franck Lederer, à 10 000 €, quand les propriétés partenaires écopent de 30 000 €. Qu’il s’agisse du château Larrivet Haut-Brion (Pessac-Léognan), dont le propriétaire Philippe Gervoson doit également régler 10 000 € malgré la contestation de sa mise en cause, et du château Citran, dont le propriétaire Denis Merlaut doit aussi s’acquitter de 10 000 € (il est par ailleurs à la tête du négoce Ginestet). S'y ajoutent 1 000 € in solidum pour les parties civiles : Confédération Paysanne, Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB) et Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO).
Après une audience marquée ce 10 octobre par des débats sur l’enjeu commercial pour le négoce de créer des marques domaniales, cet énième jugement pourrait marquer la fin du cycle judiciaire sans fin des marques domaniales de Bordeaux pour « pratiques commerciales trompeuses ». Avec des amendes plus légères pour le "Bordeaux de Larrivet Haut-Brion" condamné par le tribunal en septembre 2020 à des amendes de 60 000 € pour le château Larrivet Haut-Brion (et 15 000 € avec sursis pour son propriétaire, Philippe Gervoson) et 80 000 € pour le négociant Ginestet (et 15 000 € avec sursis pour son directeur général, Franck Lederer) pour 120 000 bouteilles commercialisées dans les millésimes 2015, 2016 et 2017 (pour un chiffre d’affaires de 420 000 euros). Quant à lui, "le Bordeaux de Citran" aboutissait à des condamnations identiques en décembre 2021 à des amendes de 30 000 euros pour le château Citran et le négoce Ginestet (dont 15 000 € avec sursis), ainsi que des amendes de 10 000 € (avec sursis) pour leurs représentants légaux respectifs, Denis Merlaut (président de Citran, mais aussi de Ginestet) et Franck Lederer (directeur de Ginestet) avec la vente de 602 000 cols de millésimes 2015 et 2016 (pour un chiffre d’affaires estimé à 2,1 millions €). La marque Citran existe toujours pour le négoce, le contrôle de 2017 ayant amené en 2018 à des changements de contre-étiquette, notamment l’ajout de « ces vins ne sont pas issus de la propriété ». Ces vins se trouvent facilement en grande distribution, voir les photos d’illustration prises cet hiver.
La filiation est nette entre le vin de négoce et le vin de château (respectivement à gauche et à droite, mis côte à côte pour la photo, leurs positionnements sur le même linéaire étant éloignés dans la réalité).
La marque est aussi déclinée en blanc.