menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Edito / Coûter ou couper un bras ?
Coûter ou couper un bras ?
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Coûter ou couper un bras ?

Par Alexandre Abellan Le 24 novembre 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Coûter ou couper un bras ?
A

vis de recherche : mais où donc est passé le négoce ? Il faut être attentif pour le voir sous ses couches d’attentisme… Sachant que le black Friday semble quotidien pour le prix du vin en vrac ! Crise oblige, le négoce sera évidemment au cœur des banderoles et slogans de la manifestation vigneronne de ce samedi 25 novembre à Narbonne (RDV 14h30 sur la place de la mairie). Dans le vignoble girondin, il est au cœur des espoirs autant que des regrets : son absence devient l’éléphant dans la pièce tragique se jouant à Bordeaux. Là où les manifestants audois se mobilisent et revendiquent collectivement (arrachage temporaire, préretraite, prospection export, revalorisation des cours…), les producteurs girondins semblent résignés dans leur individualisme (entre fin de distillation sous-dimensionnée et début de plan d’arrachage qui en annonce d’autres).

Après un millésime 2023 éprouvant (mildiou, sécheresse, vers de la grappe…), la production s’enfonce dans les difficultés de trésorerie les poussant à anticiper sur certaines parcelles des coûts sur le cycle viticole supérieurs à ce que d’hypothétiques ventes en vrac pourraient leur apporter. Se pose un dilemme épineux pour tout vigneron attaché à sa terre : faut-il attendre que ça passe comme les cycles précédents, ou faut-il anticiper en réduisant par l’arrachage ses surfaces devenues disproportionnées (face aux marchés et aux capacités de trésorerie, y compris pour la main d’œuvre salariale/saisonnière) ? Vaut-il mieux que le millésime 2024 coûte un bras ou arrêter les frais en se coupant un bras ? Subissant en premier la crise des déconsommations et dévalorisations du vin rouge, le vignoble de Bordeaux pourrait connaître un arrachage d’ampleur cet hiver. À laisser la situation se dégrader au-delà du soutenable sans intervenir autrement qu’en achetant à prix cassé et en remettant en cause des contrats passés non retirés, « le négoce suit une mauvaise stratégie. Il va y avoir un fort effet de balancier, qui va partir très loin. Les volumes et surfaces vont chuter très vite » prévient Jean-Samuel Eynard, le président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de Gironde (FDSEA 33). De quoi renverser les équilibres, du trop-plein au trop peu ? Seuls ceux qui tiendront le sauront...

Reste l’avis de recherche : mais où donc est passé le négoce ? Selon certains témoins, on l’aurait vu prospérer en Champagne, à Cognac… Des bassins où la cogestion entre production et commerce sous-tend toute la stratégie interprofessionnelle, comme on le relève parmi les négociants de la filière ne voulant pas porter seuls l’ampleur de la crise actuelle. Le défi n’est pas mince, mais charge aux vignerons de devenir leurs propres négociants. Nombre de caves coopératives en ont déjà pris la voie rétorqueront certains. Dans certains vignobles, on entend qu’un négociant est un vigneron qui a réussi… Ou qui sait compter selon le niveau de sarcasme du négociant interrogé.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (5)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Verdier Le 27 novembre 2023 à 06:48:10
Effectivement on ne sait s´il faut arracher ou pas. Encore faut-il avoir les moyens d´arracher!
Signaler ce contenu comme inapproprié
Lovekolkhoz Le 25 novembre 2023 à 08:41:18
« charge aux vignerons de devenir leurs propres négociants. Nombre de caves coopératives en ont déjà pris la voie? » si c?est géré comme les répartitions adhérents, je crains le pire?1 bouteille achetée, 5 offertes ?
Signaler ce contenu comme inapproprié
Lovekolkhoz Le 24 novembre 2023 à 12:57:08
« charge aux vignerons de devenir leurs propres négociants. Nombre de caves coopératives en ont déjà pris la voie? » si c?est géré comme les répartitions adhérents, je crains le pire?1 bouteille achetée, 5 offertes ?
Signaler ce contenu comme inapproprié
augustin Le 24 novembre 2023 à 12:45:47
Sur la question du négoce bordelais La question de M Abellan est bien entendu rhétorique :^) Actuellement les grandes maisons de négoce a Bordeaux sont fort occupées à tenter de destocker au premier chef les vins de leurs propres domaines viticoles ...puis les seconds vins les troisièmes voire les quatrièmes vins des grands crus classes qu ils ont acheté trop cher par rapport à la qualité du produit , c est dans la profession un secret de polichinelle. De fait , et malgré une reprise de la demande pour le milieu de gamme notamment aux usa ( voir la récente étude de marché du civb sur ce point spécifique) l offre faite aux importateurs par le négoce est totalement biaisée puisque tres partielle voire en l espèce partiale, excluant les petits châteaux. Comme un malheur n arrive jamais seul ,le négoce à tente de diversifier son offre avec une 3 ème catégorie de produits ,à savoir le haut de gamme des produits étrangers en primeur et en septembre 2023 , avec l insucces que l on sait. Au niveau des achats les consignes d achat pour fin 23 et calendaire 24 sont claires : plus un seul achat tant que le stock actuel n est pas revendu ( à l exception probablement des premiers et super seconds ) ... Les arrachés et les distillés seront déçus quant au rebond espere... A ce jour le civb est donc à la croisée des chemins : .soit on persiste sur le scénario des "petits meurtes entre amis " en achevant de laisser le négoce se desolidariser des petits châteaux et en officialisant cette décision ... .soit on renoue avec le cercle vertueux viti courtier négociant qui a très bien marché pendant longtemos et qui peut encore redémarrer du moins si l interet de tous l emportée sur l égoïsme de chacun , ce qui n est pas gagné... C est probablement une intervention musclée des pouvoirs publics et notamment au niveau préfectoral qui fera la différence car le système est malheureusement déjà très métastase à Bordeaux et ce dernier adjectif est pesé.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Vigneron Le 24 novembre 2023 à 12:17:51
Je pense qu'un producteur doit s'efforcer de commercialiser ces produits. Une fois le vin fini, la mise en bouteilles n'est pas le plus compliqué. Cela permet pour le vigneron d'avoir le retour de ses clients, de progresser en qualité, et de se faire plus de marge. Cela peut demander un travail commercial de longue haleine, mais on a rien sans rien. Tout miser sur la vente au négoce est une stratégie dangereuse. Croire que le négoce fait le marché est un leurre. On ne peut pas leur imputer tout les maux aussi. Après on peut contester l'achat de vins étrangers par certains négociants quand c'est déjà la crise en France. Le chemin est long, mais il faudrait que le cours du VRAC soit mieux connecté avec le coût du travail et la qualité du vin, indépendamment de la renommée d'une appellation.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Edito
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé