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uand l’économie va, tout va. Tel pourrait être le créneau du business salon. Il s’applique en particulier en Frioul-Vénétie-Julienne et Trévise, deux régions prospères. Il s’est vérifié ces 8, 9 et 10 novembre 2023 pour la troisième édition du salon RIVE spécialisé dans les équipements et services pour la viticulture et la production de vin. Les vignerons étaient nombreux à arpenter les allées du parc des expositions de Pordenone. Ils ont pu observer les dernières nouveautés présentées notamment par les constructeurs italiens. Parmi elles, quelques innovations.
Pour la vigne, d’abord, le fabricant Gamberini est partenaire de l’entreprise MET depuis 10 ans pour développer et maintenant commercialiser Oxir, un outil pulvérisant de l’eau ozonée. « L’objectif est d’être un complément dans l’itinéraire technique. Il est d’avoir des traitements aussi efficaces mais en les diminuant de 50 %, décrit Luca Gamberini, administrateur de l’entreprise. Car les produits sont plus efficaces après le passage avec notre machine Oxir. Lors de nos essais nous avons observé cette efficacité notamment sur botrytis et oïdium. Notre solution ne diminue cependant pas le nombre de passages dans la parcelle, puisque l’autre moitié des passages est celle avec notre machine ». Le constructeur précise qu’Oxir est un outil qui peut aussi être utilisé à la cave, pour assainir voire désinfecter les instruments et matériels « et même le raisin avant pressurage, avance-t-il. L’ozone assure la suppression des résidus biologiques ». Des techniciens et conseillers indépendants auraient certifié le procédé pour diminuer les traitements. Coût de l’Oxir : environ 20 000 € pour le générateur, 50 000 € la machine complète pour pulvériser en vigne. Châssis sur mesure.

Toujours sur la pulvérisation, Europiave opère un important virage sur ses panneaux de traitement en confiné deux rangs complets. « C’est la première fois que nous présentons cette évolution, déclare Andrea Buso, salarié du constructeur. Nous avons électrifié les 4 ventilations. Une armoire électrique est ajoutée à l’avant ». La promesse est une meilleure efficacité avec une utilisation facilitée et une stabilité des 4 souffleries. L’appareil coûte dans les 56 000 €.

En vogue, l’automatisation des machines se fait remarquer. Le fabricant Peruzzo exhibe son petit robot de tonte Robofox Electra. « Il est à chenilles et il est complètement électrique, indique Lorenzo Peruzzo, directeur. Une version hybride est aussi en développement. Son autonomie est de 3 heures et il se recharge en 2 heures. Il faut arpenter les rangs avec la radiocommande dans un premier passage puis le Robofox suivra ce trajet tout seul dès le second passage. Son prix est de 35 000 € et nous développons d’autres outils pour lesquels le robot pourrait être utile ».

Robot toujours, Free Green Nature propose un nouveau modèle, au châssis et au style dérivé de son premier modèle Icaro X4 spécialisé dans le traitement aux UV C. Appelé Léonardo X4, il est dédié aux travaux « en vert », c’est-à -dire à la tonte inter rang et sur le rang. « « A l’avenir, il pourra aussi écimer la vigne, et faire d’autres travaux », dit Alessandro Andreon, responsable des ventes. Sa largeur hors tout est d’1,5 m. La filiale de Maschio Gaspardo l’a pensé pour pouvoir supporter des outils à l’avant, à l’arrière ou en entre roues. D’ailleurs au salon RIVE, il reçoit des disques de tonte intercep avec effacement par contact et d’environ 50 cm de diamètre et faits maison. Côté prix, ce robot est vendu au tarif de l’Icaro X4, soit environ 150 k€.

Côté cave, Enoveneta suit la tendance de l’automatisation des process et l’adapte sur son système de filtration tangentielle Enoflex. « Tout devient automatique, affirme David Zollo, responsable export. Filtration, rinçage et lavage sont programmés. Il faut simplement renseigner le volume à filtrer. Par exemple 100 hL, puis l’Enoflex s’occupe de tout. Pour le moment l’appareil se commande depuis l’écran de l’armoire mais nous aimerions développer une application mobile ». Pour s’offrir cette technologie, il faudra débourser 80 000 €.

Enfin, pour bien organiser le chai, l’équipementier tout proche voisin de l’Italie, le slovène SKRLJ fait sa révolution suédoise. A l’image du célèbre service d’aide à l’aménagement des cuisines d’Ikea, il propose un nouveau service d’aménagement du chai. Appelé "Tank Place" et accessible sur le site web du fabricant, « il consiste à entrer les mesures des pièces et des matériels et à les disposer dans l’espace 3D à l’écran, décrit Uros Zorn, directeur marketing. SKRLJ propose de prendre le relai pour conseiller un aménagement ou pour mettre en relation le projet avec un architecte ». Le service web est gratuit, en anglais, et promis bientôt en Français. Lunga vita all’innovazione !

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