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Grâce à la pesée en continu, j’apporte exactement la quantité prévue à la cave. Plus besoin d’additionner les tickets de pesée des remorques. Aucun risque de surestimer le poids de la dernière benne et donc de dépasser le quota que la cave m’a attribué ! Ma cave peut ainsi gérer au mieux les volumes qui arrivent », s’enthousiasme Frédéric Fabre, à Cuers, dans le Var. Gérant du domaine Aureillan – 50 ha en production en AOC Côtes de Provence –, ce viticulteur parle en connaissance de cause : il préside la coopérative Terra Provincia de Cuers, qui vinifie 1 200 ha de vignes. « Respecter les apports journaliers programmés par la cave contribue aussi à optimiser la qualité de nos produits », souligne-t-il.
« La pesée est une demande de nos clients, note de son côté Roland Boscariol, dirigeant de l’ETA Viti Tarn Services, qui vendange entre 150 et 200 ha de vignes par an en prestation, tout en étant viticulteur sur une cinquantaine d’hectares vinifiés en cave coopérative, à Lisle-sur-Tarn. Elle intéresse nos clients en caves particulières comme en coopérative. Elle permet d’approvisionner les pressoirs au plus juste. La plupart des clients souhaitent aussi connaître leur rendement par parcelle. »
Comme Frédéric Fabre, Roland Boscariol a investi en 2022 dans une machine à vendanger Pellenc Optimum L 20 flambant neuve. Pourvu de l’égreneur trieur Selectiv Process 2 et de l’option pesée en continu, l’équipement flirte avec les 250 000 euros.
Cette pesée s’effectue au moyen de quatre capteurs montés sur chacune des deux trémies. Particularité : la mesure de la masse est dynamique. Elle est active durant toute la phase de remplissage. Le résultat s’affiche en continu sur l’Interface Homme Machine (IHM) Pellenc en cabine.
« Avant de démarrer, je renseigne seulement deux paramètres : le poids maximal cumulé des deux trémies, de façon à ne pas excéder la capacité de la remorque (3 t), et le poids total à livrer par jour à la cave coopérative », indique Frédéric Fabre. Pour sa part, Roland Boscariol programme une alerte sonore une ou deux tonnes avant d’atteindre son quota journalier.
« Une fois la journée terminée, je récupère toutes les données sur mon smartphone à l’aide d’un flash code, à savoir : la surface vendangée, le rendement par hectare, le temps de travail et la consommation de carburant », indique l’entrepreneur. Depuis son smartphone, il peut aussi se connecter à la plateforme Pellenc Connect. C’est une option qui lui permet, entre autres, de suivre sa machine à distance et l’avancement du chantier de récolte lorsque la machine est conduite par son salarié. « Je peux lui indiquer si nécessaire les réglages à ajuster, s’amuse-t-il. Et être avisé en cas d’alerte sur la machine ».
Après deux campagnes à leur actif, les deux utilisateurs trouvent la pesée fiable. « J’ai eu un mauvais contact sur un capteur une fois », se souvient toutefois Frédéric Fabre. Un pépin vite résolu car il a pu identifier l’organe défaillant directement depuis l’IHM. « Une page affiche en continu les données de chaque capteur. J’ai résolu le problème rapidement en mettant un peu de graisse. »
S’agissant de la précision de la pesée, Roland Boscariol a relevé un écart de 2 % en moyenne par rapport au poids fourni par la bascule de la cave. C’est peu, et conforme à ce qu’annonce le constructeur. Il nuance toutefois : « La pesée est très précise en plaine, mais on peut avoir jusqu’à 100 kg d’erreur dans les parcelles en coteaux lorsque les bennes sont pleines ».
Satisfaits de leur instrument, les deux utilisateurs envisagent de mieux en exploiter les potentialités. « Depuis la plateforme Pellenc Connect, j’extrais une cartographie des rendements à la parcelle. À moyen terme, je pourrais utiliser ces données pour moduler la dose d’engrais que j’épands dans mes vignes. Plus tard, je pourrais proposer cette activité en prestation à ma clientèle », projette Roland Boscariol.
Pour Frédéric Fabre, c’est un peu plus compliqué. Contrairement à son confrère, il n’est pas abonné à Pellenc Connect. « Je ne fais pas de prestation », justifie-t-il. Sans accès à ce service, il ne peut pas exploiter les données de pesée dans le logiciel de gestion Geofolia qu’il utilise au quotidien. « Ça demande à être optimisé », admet-il, et indique songer à s’abonner à Pellenc Connect car il prétaille en utilisant la Visio du même constructeur. Cette machine est dotée d’un capteur pour l’ouverture automatique aux piquets qui permet aussi de générer des cartes de vigueur selon l’abondance des bois de taille. Or, ces cartes pourraient être combinées aux cartes de rendement afin de zoner les parcellesau plus juste. « Ces informations constitueraient un plus pour gérer les apports d’engrais et les traitements », indique Frédéric Fabre, qui hésite encore à s’abonner au service de Pellenc vu son prix : 10 000 € pour trois ans, pour la version toutes options (pesée premium, télémétrie et cartographie de vigueur), puis un abonnement annuel de quelques centaines d'euros.
Les deux principaux concurrents de Pellenc proposent aussi la pesée embarquée. New Holland la décline sur ses vendangeuses M et L. La pesée s’effectue en statique avant de vider les trémies. Concrètement, le chauffeur immobilise sa machine, lève légèrement les trémies puis active la pesée d’un clic sur l’écran tactile. Un capteur mesure alors la pression exercée sur chaque vérin de benne. Une fois la vidange effectuée, l’opérateur repèse la machine à vide. L’opération prend une dizaine de secondes. New Holland annonce 2 % d’écart environ avec la pesée sur un plateau en cave. Une clé USB suffit à exporter les données. Grégoire, de son côté, a développé deux systèmes, l’un pour ses machines à deux bennes, l’autre pour celles à benne unique. Dotées de deux bennes, les GM 7 et GL 6, 7 et 8 intègrent une pesée statique par mesure de la pression hydraulique exercée sur les vérins de bennes. La pesée dure à peine plus de cinq secondes et le résultat s’affiche sur un écran auxiliaire dédié. Une clé USB permet d’extraire les données de chaque pesée, la somme des pesées et le rendement à l’hectare et par parcelle en remettant le compteur à zéro une fois la récolte d’une parcelle terminée. Sur le modèle GX 8 doté d’une benne unique centrale, la pesée s’affiche en temps réel. À cet effet, cette benne est suspendue sur quatre pesons. La mesure s’affiche sur une page dédiée de l’écran principal. L’extraction des données est également possible. Grégoire annonce une imprécision de la mesure comprise entre 2 et 3 %. « La pesée sur machine reste indicative. Seule celle réalisée avec une bascule agréée fait foi », rappelle Mathieu Tabardel, responsable marketing de la marque charentaise.
