eu demandeur de distillation de crise et seulement intéressé par un arrachage sanitaire pour se débarrasser de friches, le vignoble ligérien va globalement bien. « Le val de Loire se trouve dans une situation saine et équilibrée » résume Lionel Gosseaume, le président de l’Interprofession des vins du val de Loire (InterLoire), qui reste prudent : « on ne fait pas les malins. On n’est pas coupés du monde et on est extrêmement attentifs. » Notamment aux difficultés économiques d’autres régions (Bordeaux, Côtes du Rhône, Languedoc…), qui pâtissent d’un ensemble de facteurs conjoncturels et structurels (des aléas climatiques à la déconsommation, en passant par les tensions géopolitiques et l’inflation).
La prudence ligérienne s’accompagne d’une « dynamique collective » où négoce et production soutiennent la contractualisation et testent la mise en réserve interprofessionnelle pour limiter les à-coups d’approvisionnement pointe Lionel Gosseaume. Pour maintenir ce cap alors que son mandat de trois ans touche à sa fin en décembre prochain, le vigneron de Touraine appelle à la remobilisation de tous pour mener la révision du plan de filière 2030 des vins ligériens. Issu de la loi Egalim, ce plan de développement et de transition rédigé en 2019 va être actualisé début 2024 pour continuer de le faire vivre et de structurer la filière. « Ce plan ne cale pas une armoire » souligne Lionel Gosseaume, saluant le travail du précédent président d’Interloire, Jean-Martin Dutour, « un visionnaire ».
Suivant quatre axes, ce plan oriente la création de valeur, la stratégie environnementale pour répondre aux attentes des consommateurs, la question du social et le sanitaire. Suivant une centaine d’indicateurs des actions en découlant, la filière ligérienne et ses partenaires peut ainsi piloter son évolution indique Lionel Gosseaume, qui a présenté cet outil au nouveau préfet de la région des Pays de la Loire ce vendredi 9 octobre à Saumur. Ancien collaborateur des ministres de l’Agriculture Julien Denormandie et Marc Fesneau, Fabrice Rigoulet-Roze connait bien la filière, de quoi mettre de l’huile dans les rouages ligériens.