ippon… Ni mauvais, bien au contraire ? Lancé au Japon en 2006, le Beaujolais Rosé Nouveau du négoce Georges Dubœuf va se réinventer pour ce millésime 2023. Adieu la robe pâle à la provençale, la cuvée s’affirme en vin hybride, entre le rosé et le rouge : le rousé. « Il y a quelques temps nous sommes partis du constat que notre Beaujolais Rosé ne nous a jamais convaincu et qu’il n’a jamais trouvé véritablement son public » pose avec franchise Adrien Dubœuf-Lacombe, directeur général délégué de la maison et petit-fils de son fondateur Georges Dubœuf. « Nous avons à mon sens suivi une tendance de ces rosés du Sud de la France à la couleurs pâle et aux arômes invariables de pamplemousse et de bonbon anglais. Malheureusement, en empruntant ce chemin nous ne donnions pas une identité propre à notre région/cépage pour cette couleur de vin » explique-t-il, suivant l’approche de rosés de terroirs comme ceux de Tavel dans la vallée du Rhône ou les clairets de Bordeaux.
Optant pour une vinification extrayant de la couleur et des arômes du gamay, la maison Georges Dubœuf lance 24 000 cols de ce "rousé" pour ce troisième jeudi de novembre au Japon (avec une mise en marché par le groupe Suntory, importateur exclusif depuis 1996) pour prix devrait être aux alentours de 1 800 yens (soit 12 € la demi-bouteille). « Avant d’envisager une large diffusion nous avons décidé pour cette année de limiter la diffusion de ce vin au Japon pour l’opération des Beaujolais Nouveau » indique Adrien Dubœuf-Lacombe, qui précise garder une partie de ces vins rosés produits en cave pour étudier son vieillissement et « peut-être qu’en 2025 nous pourrons proposer un vin de garde ».


Le but recherché étant de valider le concept de rousé pour prendre ce virage avec des volumes plus conséquents. « Il faut donner une identité forte et propre au Beaujolais Rosé pour qu’il s’inscrive dans le paysage des rosés de France » conclut Adrien Dubœuf-Lacombe. Le rousé, pari osé et rusé ?