n repli de 1 % en valeur et 8 % en volume sur le premier semestre 2023, la filière exporte 8,6 milliards d’euros, pour un excédent commercial se contractant. « C’est une baisse est très faible, mais c’est une baisse tout de même » répond à Vitisphere Olivier Becht, ministre délégué au commerce extérieur, présentant les chiffres export des six premiers mois 2023 ce 8 août, et ajoutant que « c’est surtout vrai pour le Cognac » avec -13 % d’expédition (à 1,6 milliard €) et « une explication qui est très simple, les États-Unis, qui sont l’un des principaux clients pour le Cognac ont l’année dernière fait des commandes exceptionnelles (par crainte de différends commerciaux sur l’acier et l’aluminium) ». À l’inverse, le quai d’Orsay souligne que les champagnes augmentent leurs exportations de 8 % (à 2 milliards €) et que les vins tranquilles connaissent des tendances contrastées (+2 % pour les vins AOP et -4 % pour les vins IGP).
Au final, les vins et spiritueux sont à contre-courant du gros des exportations françaises, alors que les plus grands excédents commerciaux s’élèvent à +16 milliards € pour l’aéronautique et le spatial (+12 % en valeur) et +8 milliards € pour les parfums et cosmétiques (+7 %). « Avec les données des cinq premiers mois, on pensait que les résultats seraient plus mauvais. Finalement la baisse est légère » indique une source au ministère des Affaires Étrangères, pointant le fort repli de l’ensemble des produits agricoles et agroalimentaire (-5 %, avec la baisse des expéditions de céréales par rapport au moment de déclenchement de la guerre en Ukraine).


Face aux demandes répétées de soutien à l’export des vins français (la « grande cause nationale » de Jean-Marie Fabre et des Vignerons Indépendants), le ministre délégué répond que « nous devons continuer à promouvoir nos exportations de vins et spiritueux à l’international, et notamment parce qu’au niveau français nous savons que la consommation intérieure régresse. Si nous voulons continuer à produire les mêmes volumes, nous devons bien nous tourner vers l’export, conquérir de nouveaux marchés. C’est aussi le sens que nous donnons à la conclusion d’accords commerciaux : lever des barrières que nous avons sur le vin. » Et Olivier Becht de citer le cas des accords sur le Mercosur (notamment avec les droits douaniers sur le Brésil). Un plan d’aide à l’export doit être annoncé dans les prochaines semaines, avec des mesures de renforcement des dispositifs d’accompagnement de Business France. « Il n’y a pas de mesures sectorielles, mais normalement, les vins et spiritueux devraient s’y retrouver » entend-on au quai d’Orsay.