n 2022, à Beaumes-de-Venise, Rhonéa avait lancé les vendanges le 3 août. Un record de précocité lié à la chaleur et à la sécheresse. « Nous aurions même pu démarrer fin juillet si nous avions été prêts » assure Pascal Duconget, directeur général de la cave coopérative.
Cette année, les premiers coups de sécateurs seront donnés à partir du 10 août sur des profils de muscats secs autour de 11 % vol.alc., « sur lesquels sont recherchées fraîcheur et vivacité ». Les rosés ne rentreront pas avant le 15 août. « Nous attaquerons les rouges les plus précoces à la fin du mois mais le gros de la troupe ne sera vendangé qu’en septembre » poursuit Pascal Duconget.
Actuellement, l’heure est à la fin de véraison et aux vendanges en vert. « Nous sommes sur une jolie campagne avec une belle sortie de grappes. Même si nous n’avons pas eu beaucoup de pluie récemment, la vigne continue de pousser, et nous voulons maîtriser la charge, notamment sur les crus ». Conseillère viticole pour la Chambre d’Agriculture du Vaucluse, Clarisse Ciceron confirme la bonne santé de la plante. « Il n’y a pas de blocages, tout au plus quelques feuilles jaunissantes à la base des pieds ».
Ce millésime, le plus délicat aura été de contenir le mildiou. « En moyenne, nous tablons sur 10 % de perte de rendement. Nous ne voyons pas beaucoup de rot brun sur grappes mais certains vignerons se sont laissé surprendre » témoigne la conseillère viticole. Les adhérents de Rhonéa ont été bien réactifs. « Ils ont réussi à bien protéger les raisins avec des indices de fréquence de traitement (IFT) autour de 5/6 en conventionnel et de 8/9 en bio » continue Pascal Duconget.
Le retour du mistral ces prochains jours devrait finir d’assainir le vignoble. Contrairement à leurs confrères gardois ou héraultais, et même si les vols ont tendance à augmenter, les vignerons rhodaniens ont aussi la chance de ne pas être trop inquiétés par Cryptoblables gnidiella. « Pour l’instant nous sommes sereins, mais sous notre climat méditerranéen, nous avons toujours un risque de forts orages en septembre qui dégraderaient l’état sanitaire et précipiteraient la fin des vendanges » conclut Pascal Duconget.