ans le Vaucluse, la vigne a tout juste débourré dans les secteurs les plus tardifs et déjà atteint le stade 7 feuilles étalées dans les secteurs très précoces. « D’un point de vue sanitaire, le millésime commence très bien » assure Rémi Vandamme, conseilleur viticole à la Chambre d’agriculture, qui voit seulement occasionnellement quelques drapeaux d’oïdium dans le sud du département.
« Les viticulteurs commencent à intervenir sur les cépages sensibles, tels que le carignan ou le chardonnay, dans les parcelles précoces et les parcelles à historique. Les vers de la grappe volent tout doucement » ajoute-t-il.
« L’absence totale d’eau limite considérablement le développement des maladies. C’est aussi le cas pour l’excoriose » explique Tristan Perchoc, consultant pour l’Institut Coopératif du Vin (ICV) dans la Vallée du Rhône.
Les viticulteurs sont très préoccupés par la sécheresse. « Les sols sont durs comme de la pierre, impossibles à travailler » illustre le consultant. Tristan Perchoc remarque déjà des déséquilibres du côté des adventices. « Il y a par exemple beaucoup moins de mauve dans les rangs que d’habitude ». Il a aussi constaté une hétérogénéité du débourrement, certainement liée, en plus du manque d’eau, à un manque de réserves carbonées.
En plus du développement de la vigne, les conseillers s’inquiètent pour la dynamique de minéralisation de la matière organique. « Certains vignerons ont apporté 20 mm d’eau pour relancer la vie des sols et pouvoir passer avec leurs outils » témoigne Tristan Perchoc. En appellation, l’irrigation est autorisée sans dérogation jusqu’au 1er mai.
L’opération est quasi vitale pour les plantiers dont les racines ne sont pas encore bien développées. D’après la météo, les vignes non irriguées devront, au mieux, se contenter de quelques gouttes dans les jours à venir.