oup de chaud ce mardi 18 juillet sur le quart Sud-Ouest de la France. « Une bouffée d’air chaud remonte du Sahara par la méditerranée et l’Espagne. Les modèles prévoient des températures sous abri de 38 à 40°C sur le Sud-Ouest (38°C à Toulouse, 35°C à Bordeaux) » rapporte Emmanuel Buisson, le directeur recherche et innovation chez Weenat. Pour le docteur en physique de l'atmosphère, les masses d’air s’écouleront mercredi 19 juillet vers le Languedoc et la basse vallée du Rhône (avec 38°C à Montpellier), mais il reste des incertitudes sur la dynamique de réchauffement vers la Provence (la Corse serait a priori épargnée). Ce sera une « belle bouffée de chaleur, brève » note Emmanuel Buisson.
Après des semaines quasiment tropicales (entre pluies répétées et chaleur soutenue), un net réchauffement est « plutôt une bonne nouvelle. On sera content s’il y a un peu de desséchement de mildiou. Mais on ne s’attend pas un miracle, l’hygrométrie reste assez élevée et on a déjà vu le mildiou réussir à résister » analyse David Pernet, le directeur du service conseil du cabinet Sovivins (basé à Martillac, Gironde). Ayant des données météo plus modérées, avec des températures prévues de 31 à 35°C, le consultant ne s’attend pas à « un dôme de chaleur extraordinaire », ce qui est plutôt rassurant alors qu’à Bordeaux les « vignes sont plus sensibles à l’échaudage que l’an passé. Comme il n’y a pas eu de stress précoce, les baies sont plus grosses. Il n’y a pas de situation à risque de brûlure de feuillage, comme l’an passé en août. »


« Le dôme de chaleur va nettoyer un peu, mais le mal est déjà fait » ajoute Alain Brumont, vigneron du Sud-Ouest à la tête des châteaux Bouscassé et Montus (pour 250 hectares à Madiran et en Gascogne). Face au mildiou de ce millésime 2023, « on n’a jamais vu quelque chose comme ça. Il pleuvait tous les deux jours, on devait traiter tous les 4 jours. On a des terrains ravinés et des vendanges qui s’annoncent moyennes. » Le vigneron se dit cependant confiant dans la qualité de ses vins, grâce à des vendanges manuelles et des tables de tri. Pour l’avenir, l’étendue de son vignoble doit lui permettre de tamponner les aléas climatiques, tandis que la garde des vins en stock pour ne mettre en marché que des bouteilles matures reste son assurance pour réguler la mise en marché. « Il faut étaler, pour ne pas avoir tous œufs dans le même panier » conseille-t-il.
Une philosophie paysanne de première nécessité alors que les prévisions météo pour cet été annonce « un mois de juillet sec et orageux. Ce qui ne plait à personne : le plus gros risque est l’orage, avec la grêle et les bourrasques qui font énormément de dégâts » pointe Emmanuel Buisson.