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"J’ai beau traiter toutes semaines, le mildiou continue de progresser"
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Bergerac
"J’ai beau traiter toutes semaines, le mildiou continue de progresser"

En début de saison, la maturité semblait généreuse dans les vignes du bergeracois. Mais la succession des orages a entrainé l’apparition du mildiou, jugé très agressif.
Par Colette Goinère Le 17 juillet 2023
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- crédit photo : Château Singleyrac
C

oup dur pour Bergerac. « Nous avons entamé une bonne part du capital rendement du fait de la pression mildiou qui est exceptionnelle. Personne ne peut se targuer d’être épargné par le mildiou. Aucune parcelle n’est indemne et les dégâts vont de 10 à 100 % sur les vignes » estime François Ballouhey, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de la Dordogne. Du coup les rendements vont être impactés : le merlot, cépage dominant en Dordogne, très sensible au mildiou, trinque. Il y a fort à parier que la récolte sera bien moindre sur les rouges. Pour les blancs, la progression sur grappe se fait plus lentement. Le conseiller viticole malgré tout se veut prudent : « après la véraison et selon ce qui se passera en août, on y verra plus clair en termes de rendement ».

En termes de phénologie, pour les merlots une fermeture des grappes se généralise. « Habituellement cela se produisait autour du 10 juillet. Là on a constaté un démarrage au 6 juillet dernier » indique-t-il. Les vendanges devraient démarrer fin août pour les blancs et première semaine de septembre pour les rouges.

Rien n’y fait

A Singleyrac, Laurence Rival à la tête du château éponyme (20 ha, AOC Bergerac, en conventionnel) n’a pas de mots : « Depuis que je me suis installée en 2001, je n’ai jamais connu une telle situation. J’ai beau traiter toutes semaines avec des produits CMR homologués, rien n’y fait. Le mildiou continue de progresser fortement ». Pourtant tout avait démarré sous les meilleurs auspices : les pousses étaient régulières, pas de coulure ni de millerandage, beaucoup de sorties. Bref, Laurence Rival n’était pas mécontente. D’un coup, un autre scénario s’est profilé : à la mi-mai, elle découvre sur une parcelle de merlot, du mildiou sur grappes.

Aussitôt elle entreprend de traiter chaque semaine. Par précaution, elle traite tous ses hectares. Tout en regrettant que certaines molécules aient été supprimés par l’Europe : « celles qui restent à disposition, sont beaucoup moins efficaces » déplore-t-elle. Le week-end du 8 juillet dernier, elle s’aperçoit que ce sont les feuilles qui sont attaquées. Pour le moment elles ne tombent pas. « 60% de ma propriété est touchée » indique-t-elle. Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact sur les rendements. Pour tenter de freiner la contamination, elle pratique un écimage régulièrement. Une parade qui a ses limites.

Ma priorité c'est de produire

En certification Haute Valeur Environnementale (HVE) depuis 2020, Laurence Rival est contrainte en termes de nombre de passage pour les produits de traitements. Alors c’est décidé. « Si le mildiou devait nous attaquer aussi fortement l’an prochain, je sortirai du HVE. Ma priorité c’est de produire mon vin » lâche-t-elle. Château Singleyrac est vendu à 80 % dans les grandes surfaces de la Dordogne. Laurence Rival gère directement le stock dans les magasins et met elle-même en rayon, ses rouges, blancs, rosés et moelleux. Pas question de se retrouver à sec.

 

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Tous les commentaires (5)
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Amédée Le 15 août 2023 à 13:13:45
On n'a pas assez bien jugé l'attaque,unique dans les annales, du Mildiou,on a traité ",pour une migraine", alors que c'était "une fièvre de Cheval". Il fallait laisser de côté les HVE. Qui paie maintenant les pots cassés ?
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Vig-mic Le 20 juillet 2023 à 16:58:12
Et le bilan carbone dans tout ça! En effet cet année les Bios avec 18 traitements voir plus, sans pour autant sauver la récolte, auront un bilan carbone désastreux. Sans parler des nombreux passages avec les inter-ceps. Produire moins, (donc plus cher pour le consommateur) tout en polluent l'atmosphère, est-ce la solution? Pourquoi les médiats n'en parlent pas?
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VignerondeRions Le 18 juillet 2023 à 06:50:21
Je crois que le problème vient des sous dosages imposé par les règles d'homologation, ou d'usage. Que ce soit du métirame de zinc, qui au début des années 90 était homologué en dose pleine à 3.5 kg/Ha (le même aujourd'hui à 1.8) ou un hydroxyde de cuivre à 50% est passe de 6 kg/Ha à 1.5 kg avec un maximum de 4 kg de cuivre métal par an sur 7 ans. Une année à forte pression on s'étonne du décrochage, et de la catastrophe. Il n'y a rien d'étonnant c'est juste une stratégie qui a été mise en place par nos dirigeants sous la pression des écologistes. Ré écouter ou re regardez les débats (avec internet c'est facile) ou il est clairement dit que nous devons apprendre à perdre nos récoltes, ou l'usage des produits phytosanitaires doit être réduit coûte que coûte. Tout y est dit. Donc une année à forte pression, tant pis pour vous (nous) les amis.
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grousset Le 17 juillet 2023 à 18:06:49
Les écolos qui croient que les cultures ça poussent tout seul.!
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ALAIN Le 17 juillet 2023 à 14:54:28
Le Mildiou, quelle plaie ! Oui le mildiou fait énormément de dégâts cette année et j'entends de nombreux viticulteurs se plaindre de ne pouvoir l'arrêter. Certains mettent en cause les produits à leur disposition, d'autres, comme cette viticultrice vu à la télé n'ont pas pas envie de se lever tous les matins pour traiter. Je suis désormais à la retraite mais quand j'étais bien plus jeune, dans les années 70, nous avons aussi dû lutter contre le mildiou. Une année, avec mon père nous avons traité 15 fois, après chaque pluie on remettait ça. Mais c'était avec des atomiseurs à dos et à la bouillie bordelaise, nous en avons bavé mais nous avons sauvé la récolte. Ça n'a pas été facile mais faisable. Il suffit de bien vouloir se lever tous les matins !
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