Apporter des engrais foliaires à mes vignes, c’est pour moi les récompenser parce qu’elles ont bien produit. » Olivier Péril est viticulteur à Cazouls-les-Béziers (Hérault) et apporteur à la coopérative des Vignerons du Pays d’Ensérune. Très attentif à la nutrition de ses vignes, il applique depuis plusieurs années du Queiron après le débouremment puis au stade petits pois, un produit bon marché qu’il achète à quelques €/kg en Espagne. Et il renouvelle ce traitement une semaine après la récolte.
« Ce produit contient de l’azote, de la potasse, des oligo-éléments. J’en apporte 2 à 3 kg/ha, associé à un produit cuprique pour l'application après les vendanges. De composition NPK 3,5-0-31, il est très riche en potasse », explique le vigneron. Un apport qui, selon lui, contribue à obtenir de bons rendements l’année suivante, « entre 15 et 24 grappes par souche, avec une irrigation en goutte-à-goutte ». Et qui s’intègre dans une stratégie globale de fertilisation comprenant « un apport d’engrais organique au sol à l’automne, suivi éventuellement avant le débourrement d’un apport d’engrais azoté sous le rang en fonction du nombre de grappes par souche qu’il y a eu lors de la récolte précédente ».
Comme lui, un nombre croissant de vignerons, soucieux de bien « nourrir » leurs vignes intègrent un apport foliaire en post-vendanges dans leur parcours de fertilisation pour favoriser la mise en réserve. Et ce, dans le but de favoriser le développement de la vigne l’année suivante et d’obtenir des rendements satisfaisants.
Pour cela, de nombreux engrais foliaires ou biostimulants, à base d’acides aminés, d’oligo-éléments, d’algues, etc., sont disponibles sur le marché. L’un d’entre eux est particulièrement mis en avant par des techniciens et distributeurs : le Newcop. Son coût n’est pas très élevé, « entre 13 et 15 € le litre », selon Christophe Duvnjak, directeur de la coopérative d’agrofournitures SNB à Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Grâce à sa composition originale intégrant oligo-éléments, glycine-bétaïne et cuivre, ce produit est privilégié par les vignerons qui veulent renforcer les réserves de leurs vignes lorsqu’elles ont été stressées par les aléas climatiques. C’est le cas de Nicolas Paget. Installé à Rivarennes (Indre-et-Loire), il a subi la grêle courant 2022. « Mes vignes ont été ravagées et j’ai voulu m’assurer qu’elles fassent de bonnes réserves. J’ai appliqué 1 l/ha de Newcop en octobre. Ce printemps, le feuillage a bien démarré. Mais, je n’ai pas constaté plus de grappes que dans les autres vignes épargnées par la grêle, excepté dans une parcelle de grolleau très vigoureuse où beaucoup de bourgeons sont sortis. »
Dans le Médoc, le chef de culture d’une grande propriété a également opté pour le Newcop, à la suite du très chaud et très sec été 2022. « Les vignes ont souffert, explique ce vigneron, qui souhaite rester anonyme. Je craignais un gros impact sur la mise en réserve, d’autant que certaines parcelles avaient été taillées tard en avril. J’ai supprimé le rognage avant vendange pour maintenir tout le feuillage. J’ai appliqué l’engrais foliaire avant et après la récolte, à 1,5 l/ha, sur tout le vignoble. Aujourd’hui je pense que j’ai bien fait, les vignes ont une bonne vigueur. J’espère qu’elles seront plus résistantes face à la chaleur. »
Vigneron à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Guy Hersard applique Newcop, lui aussi, « quinze jours au plus tard après les vendanges » sur tout son vignoble de 19 ha. Guy Hersard qui applique ce traitement chaque année est formel sur son effet positif. « Nos sols sont filtrants et pauvres. Sans ces apports, le feuillage de nos vignes aurait souffert lors des canicules de l’an dernier, et nos rendements auraient été impactés. Ce ne fut pas le cas : nos vignes sont restées vertes et vigoureuses. »
Lui apporte aussi un engrais contenant du phosphore, du potassium et des algues en début de saison, et de la matière organique en mars (Végéthumus) ou de la fiente de poulet en avril ainsi que de la magnésie en association avec les traitements fongicides. Et estime que l’ensemble de son programme de fertilisation foliaire contribue aussi à favoriser la floraison qui « se déroule beaucoup mieux, avec moins de coulure. Et les raisins ont plus de matière et d’équilibre ».
« Nous avons fait des essais avec le Newcop, qui contient du cuivre. Appliqué après des vendanges mécaniques, il est intéressant pour son effet cicatrisant. Mais nous préconisons aussi de l’appliquer à la fermeture de la grappe et au début véraison, car c’est à ces stades que l’effet sur le rendement sera le plus prononcé. Utilisé sur plusieurs années, ce produit a aussi un impact positif sur les degrés, les équilibres des raisins, la résilience de la vigne face aux stress », indique Emmanuel Brosse, responsable technique vigne chez Raisonnance dans le Bordelais. Dans l’Hérault, Laeticia Carbonnell, directrice vignoble des Vignerons du Pays d’Ensérune, recommande Newcop ou Vivacuivre en post-vendange « sur des vignes qui ont eu de gros rendements et qui peuvent décrocher en début de saison suivante. Celles-ci peuvent aussi avoir besoin de potasse et de magnésie, que l’on peut apporter au sol en début de saison. »