arton rosé. Proposant « de s’amuser et c’est le principal » à ses 589 000 abonnés sur la plateforme YouTube et 487 000 abonnés sur le réseau Instagram, l’influenceuse Anna RvR est dans le viseur de l’association hygiéniste Addictions France pour « une centaine de posts sur le vin Côtes des Roses commercialisé par l’industriel Gérard Bertrand » où elle « présente ses goodies spécialement conçus pour un kit de vente "Côtes des Roses x Anna RVR", dans un univers glamour qui rappelle les vacances, mais en omettant sciemment [d’indiquer] que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé » indique un récent communiqué de l’ancienne ANPAA, qui estime qu’« en utilisant l’image des célébrités, l’industrie de l’alcool se rend trop attractive aux yeux des jeunes ».
Indiquant ne pas avoir obtenu le retrait de ces publications, l’association a lancé une action en justice contre le négociant languedocien Gérard Bertrand. Une de plus avec celle visant la chanteuse Lady Gaga et les champagnes Dom Pérignon, mais aussi la gamme de cocktails en canette "féfé" à base de cognacs et d’armagnacs mise en avant par le rappeur SCH sur ses réseaux sociaux dans les vignes (ainsi que dans ses clips, comme le logo "féfé" apparaissant dans Autobahn, 18 millions de vues sur Youtube).


« On ne fait pas de fixette sur le vin. On préférerait ne pas avoir à faire d’action » explique à Vitisphere Franck Lecas, le responsable du pôle loi Evin pour Addictions France, qui martèle que le vin est un sujet parmi d’autres pour l’association, qui n’interviendrait que quand elle ne peut pas laisser passer ce qu’elle considère être une dérive. Et de tenter de rassurer la filière : « on ne vise pas petits producteurs, mais les industriels qui ont des techniques de communication de grands groupes ». Ayant remis une citation directe au tribunal judiciaire, Addictions France vise Gérard Bertrand pour sa production d’une cuvée et d’un kit Côtes des Roses par Anna RvR. Une stratégie de poursuite du donneur d’ordre ou de l’éditeur plus que de l’influenceur, ce que l’association Addictions France a déjà appliqué précédemment. Par exemple devant le Tribunal judiciaire de Paris en poursuivant, et faisant condamner ce 5 janvier dernier, l’hébergeur Meta pour 37 publications sur son réseau social Instagram évoquant des boissons alcoolisées par 19 influenceurs cumulant 5 millions d’abonnés.
Autre dossier précédent donnant confiance à Addictions France, celui concernant l’actrice de charme Clara Morgane et les champagnes de Cazanove. Un partenariat fructueux sur des vins rosés et osés en 2018-2019 qui n’existe plus qu’en archives (voir ci-dessous), semble-t-il suite à une transaction entre l’ANPAA et le groupe GH Martel, propriétaire de la maison de champagnes, avec une clause de confidentialité rendant opaque les tenants et aboutissants de ce dossier... classé X.
Contacté, le groupe Gérard Bertrand ne souhaite pas commenter, mais précise tenir compte de la réglementation pour pouvoir agir en conformité. Dans un article de 2022 du Journal du Dimanche, l’influenceuse Anna Rvr militait, un verre de rosé Côtes des Roses dans la main, pour sa part pour « l'influence responsable ». Des paroles en l’air pour Addictions France, qui pointe qu’Anna RVR avait participé à la formation pour des influenceurs responsables de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP). Récemment étudié par les parlementaires, le cadre législastif pour la communication des vins et spiritueux sur les réseaux sociaux via des influenceurs reste celui de la loi Évin, avec ses contraintes et prudences.
Une archive du partenariat Clara Morgane x champagne Charles de Cazanove en 2018-2019 (le coffret ayant été accompagné d’un calendrier suggestif).