nnulation de dernière minute en 2020, version digitale en 2021 et report en 2022 à cause de la modification des dates de ProWein… La London Wine Fair a subi une kyrielle de revers ces dernières années. 2023 a donc marqué le grand retour d’un salon renouvelé et redynamisé, un relooking que visiteurs et exposants ont salué par une présence nombreuse. En effet, le nombre d’exposants a fait un bond de 30% par rapport à l’an dernier, les 417 entreprises accueillant un visitorat en progression de 14% (10 091 visiteurs nets). Les agents britanniques de premier plan (Enotria & Coe, Felix Solis Avantis, Hatch Mansfield…) ont répondu présents, et de nombreux pays ont choisi d’installer des pavillons nationaux au sein du salon, dont la France, l’Italie et l’Espagne, aux côtés de nations plus insolites telles que l’Ukraine, l’Arménie et la Moldavie. Le tout pour un rapport de 24 visiteurs par exposant.
Le développement durable, thème central du salon, s’est concrétisé par de nombreuses animations – séminaires, masterclass, conférences et tables rondes – mais aussi par un nouveau partenariat visant à créer une feuille de route pour la réutilisation des bouteilles. Le Porto Protocol et Sustainable Wine Solutions se sont associés à la London Wine Fair pour récupérer quelque 30 000 bouteilles utilisées pendant le salon et collecter des données sur le type de flacon, l’étiquette et le pays d’origine. Un bilan réalisé après l’événement doit permettre de promouvoir des dispositifs de réutilisation. Les organisateurs diffuseront les résultats de cette analyse dans les mois à venir, mais d’ores et déjà ils soulignent le fort intérêt manifesté par les professionnels pour les thématiques environnementales et sociales : après le pays d’origine et la région, le développement durable s’est positionné en troisième place des critères de recherche les plus employés pendant le salon.
Concomitamment avec la London Wine Fair, l’analyste IWSR a publié les conclusions d’un sondage qui révèle une légère amélioration dans le niveau de confiance affiché par les consommateurs britanniques. Le pourcentage de ceux qui estiment que leur situation financière sera pire d’ici un an a été divisé par deux par rapport au mois de septembre 2022. Tout en restant préoccupés par la conjoncture, avec des arbitrages qui peuvent aller à l’encontre des boissons alcoolisées, les consommateurs outre-Manche se montrent « plus heureux » qu’à l’automne 2022, note l’IWSR. En revanche, la situation économique a entraîné une modification de leurs comportements : s’ils conservent les occasions qui leur paraissent importantes, et sont prêts à s’y faire plaisir, ils achètent davantage de produits en promotion et pour un tiers d’entre eux, préfèrent se faire plaisir à la maison avec un produit plus qualitatif que de sortir.
Ces choix impliquent obligatoirement des difficultés pour le secteur CHR : l’IWSR considère qu’il ne devrait pas retrouver sa part de près de 40% du marché britannique des boissons alcoolisées détenue avant la pandémie. Si la part du secteur GMS se normalise – après un pic provoqué par le Covid et ses périodes de confinement – l’IWSR note que grand nombre d’enseignes ont réussi à conserver leur meilleur taux de fréquentation, au détriment du circuit CHR. Enfin, le commerce électronique, très sollicité pendant la pandémie, affiche des ventes nettement supérieures à celles d’avant le Covid-19, mais subit néanmoins une certaine correction à l’heure actuelle.