ans le vignoble de Gascogne, tous les cépages ont désormais 4-5 feuilles étalées et des inflorescences bien visibles. « Cela nous donne une première idée du potentiel de récolte » témoigne Cédric Garzuel. Après deux petites années marquées par le gel, la grêle, et la sécheresse, pendant lesquelles la vigne n’a pas « trop tapé dans ses réserves », le directeur de la cave de Condom n’a pas été surpris d’assister à une généreuse sortie de grappes.
Il conseille à ses 110 adhérents de ne pas lésiner sur l’ébourgeonnage dans les parcelles bien chargées. « Si le rendement est trop important, nous n’aurons pas les vins de sauvignon, ugni blanc ou colombard que le marché attend » prévient-il.
Dans le Gers, les nappes phréatiques se sont bien rechargées cet hiver. « Il a encore plu dans notre secteur au printemps et nous abordons le millésime avec des réserves hydriques correctes » se réjouit également Cédric Garzuel. Le risque gel passé, il aborde la campagne relativement confiant. « Un secteur sera probablement pris par la grêle, comme c’est le cas tous les ans, mais nous avons participé à l’achat de nouveaux générateurs pour mailler tout le vignoble et limiter les dégâts ».
Selon lui, les plus gros dégâts pourraient venir de la forte pression sanitaire. « Les viticulteurs sont bien vigilants sur les traitements car l’alternance de périodes pluvieuses et de périodes chaudes, voire caniculaires, a été favorable au mildiou ».
Les viticulteurs surveillent aussi leurs pièges aux vers de la grappe, ravageurs auxquels la région est de plus en plus exposée. « Le réchauffement climatique semble particulièrement favorable à eudémis. Au moment des vendanges, sa quatrième génération est responsable de la plupart des cas de botrytis » assure Cédric Garzuel. Les viticulteurs interviendront ou non en deuxième génération en fonction de la pression de la première, dont le vol est encore en cours.
Alors que le stade « boutons floraux séparés » est atteint ou imminent atteint dans de nombreuses parcelles, l’oïdium ne pose pour le moment pas de difficultés. Heureusement, car il devient compliqué pour les 110 adhérents (à 80% certifiés HVE) à la cave de bien protéger leur vignoble avec de moins en moins de matières actives, « comme le mancozèbe », « sachant que les viticulteurs essayent de peu utiliser le cuivre pour préserver les thiols des raisins blancs et que les produits de biocontrôle ont encore des plages d’efficacité trop restreintes ».