la direction du syndicat des vins IGP des côtes de Gascogne, Alain Desprats confirme le manque de vin pour la 2ème année successive pour le vignoble gersois. « Après le gel de 2021, qui a touché l’ensemble des régions viticoles françaises, la combinaison du gel, la sécheresse et deux épisodes de grêle en juin nous font à nouveau perdre 100 000 hl en 2022 par rapport à une année normale », explique-t-il. Alors que les demandes de revendication de volumes IGP touchent à leur fin, ce sont à nouveau 700 000 hl d’IGP côtes de Gascogne qui ont été labellisés pour le millésime 2022.
La récolte 2022 a pourtant été encore plus faible que celle de 2021. « De -24 % par rapport à une année moyenne en 2021, nous sommes passés à -30 à -35 % en 2022, pour l’ensemble du vignoble Gascogne-Armagnac. Le maintien de volume des IGP s’explique par l’orientation de la production vers la revendication IGP au détriment des vins de France sans IG », poursuit Alain Desprats. De même, les vins de base pour Armagnac seront moins produits pour privilégier les vins commerciaux. « Nous avions pourtant les marchés pour écouler nos 800 000 hl », ajoute Alain Desprats. Alors que des inquiétudes pesaient sur la disponibilité des volumes pour les opérateurs locaux, le directeur du syndicat rassure. « Les opérateurs extérieurs viennent plutôt chercher des vins de France en Gascogne, ce sont donc eux qui ont été le plus pénalisés par le manque de ces volumes », recentre-t-il.


La forte tension sur les volumes a maintenu, et même un peu augmenté, les par rapport à ceux de la campagne précédente. « En moyenne 95-100 €/hl pour des colombard et 115-120€/hl pour des sauvignon », situe le courtier François Tarrit, « mais le millésime a été marqué par la sécheresse et la chaleur qui ont pesé sur les acidités ». Le courtier a donc observé des variations de prix pris plus importantes qu’à l’accoutumée, en fonction des qualités proposées.
Le courtier insiste également sur une différence significative par rapport à la campagne précédente. « Nous avions démarré la campagne de mise en marché du millésime 2021 avec du stock, alors qu’il n’y avait cette fois aucun stock disponible en début de campagne». Les contractualisations se sont par conséquent réalisées très rapidement. « Il n’y a plus rien à vendre depuis un bon moment », confirme-t-il, « les seuls volumes qui peuvent être relargués ponctuellement sont liés à des problèmes d’approvisionnement en bouteilles et matières sèches ou à des marchés qui ne se font pas pour diverses raisons : manque de volume, inflation, délai de mise à disposition… ».
Alain Desprats comme François Tarrit se veulent néanmoins optimistes sur la perspective d’un retour à la normale pour le millésime 2023, « car deux années cumulées comme celles-là, ça ne peut être qu’exceptionnel », prêche le courtier. Il n’y a pour l’heure pas d’inquiétudes liées à la disponibilité hydrique mais les deux hommes lorgnent plutôt du côté des réseaux commerciaux. « Les parts de marché sont vite perdues, mais longues à retrouver », appuie d’ailleurs le directeur du syndicat des vins IGP des côtes de Gascogne. « Nous avons la chance de disposer de profils de vins que le marché recherche, de leur excellent rapport qualité-prix et de la belle dynamique de celui-ci sur les vins blancs », rassure François Tarrit. Place donc à une année sur des standards plus habituels en terre gasconne.