haudronnier de métier (avec 34 ans de métallurgie pour les machines à vendanger Grégoire), l’industriel charentais Patrick Hubert reconnaît ne pas avoir de connaissances poussées de la viticulture, mais il sait entendre ses besoins de terrain. Après avoir proposé la pince d’arrachage Extract en 2017*, Hubertrack va jusqu’à la complantation pour « enlever de la pénibilité dans ces travaux » explique Patrick Hubert à l’occasion d’une démonstration ce 6 avril en Charente-Maritime.
En associant la nouvelle complanteuse Replant avec la pince Extract et des options (une tarière et une pompe à eau), l’ensemble propose de réaliser quatre opérations en un passage : arracher, décompacter, complanter et arroser. De quoi envisager une optimisation de ce long chantier de complantation. Développée depuis trois ans, la complanteuse Replant a été conçue par Jean-Luc Desrentes (un ancien de Grégoire) pour répondre aux demandes de simplification des travaux. Fabriqués en France, ces premières complanteuses Replant ont été testées en 2022 chez des vignerons de Cognac avec de débits de chantier de « 65 pieds par hectare pour la seule complantation » indique Patrick Hubert.
Pour la démonstration, un tracteur Lamborghini était attelé avec un combiné Extract monté à l’avant et Replant sur châssis entre-roues, avec une cuve d’eau accrochée au relevage arrière. Parcourant une parcelle d’ugni blanc à 2,5 mètres de largeur, dont les pieds morts ont été arrachés en octobre dernier, le conducteur remplaçait les manquants en mettant d'abord depuis la cabine un marqueur et un plant dans le plantoir, qu’il positionnait avec le joystick pour enfoncer la pince creuse à la profondeur souhaitée, avant qu’un arrosage soit réalisé par la pince de la complaneuse (2 litres/plant, volume réglable). Le sol argilo-calcaire étant meuble sur cette démonstration, le travail du sol n’était pas nécessaire.
La complanteuse Replant était monté sur le côté gauche ici, mais l’outil peut être positionné d’un côté ou de l’autre selon le choix d’orientation indiqué au moment de l’achat. Conçu pour être montée entre les deux roues du tracteur, la complanteuse va devoir s’adapter aux évolutions des tracteurs, intégrant un réservoir Adblue à ce même endroit. Envisageable, le montage à l’arrière sur le relevage n'a pas encore été réalisé (voir projection ci-dessous). S’il n’a pas été testé en vignes étroites, un châssis adapté aux tracteurs enjambeurs est en développement (mais cette configuration nécessite un opérateur supplémentaire pour pour mettre les plants et marquants). Alimenté par l’hydraulique du tracteur, Replant consomme 15 litres pour un poids de 270 kg (Extract pèse 250 kg).
Actuellement en quête de revendeurs pour faire connaître son outil, Hubertrack possède des prix évolutifs comme son outil. La complanteuse Replant affiche un prix de 16 300 € HT sans options (tels que le décompacteur 3 300 € HT, l’interface tracteur à 400 € HT, la pompe à eau à 150 € HT, le panier à marquant à 300 € HT…) mais avec l’automatisation (joystick et robotisation). La pince d’arrachage Extract part à 5 000 € pour une connexion directe double effet pour monter à 12 000 € avec l’automatisation. En cas de couplage Replant + Extract, l’automatisation peut être combinée, ce qui monte l’ensemble aux alentours de 23 000 €. Ayant lancé la commercialisation lors du dernier salon Vinitech, Hubertrack cherche désormais des revendeurs. D’autant plus que d’autres outils vont arriver glisse Patrick Hubert, qui continue à phosphorer.
* : Extract a d’abord été développé pour vignes larges et ensuite pour des vignes étroites, avec l’ajout d’un pied extracteur pour soulager la demande de relevage du tracteur.
Exemple d'un complant ce 6 avril.
S'il est possible, le montage à l'arrière n'a pas encore été réalisé en vigne (ne permettant pas de chiffrer les adaptations). Photo : Hubertrack