’est une hypothèse aussi récurrente que séduisante pour le vignoble bordelais : comment délocaliser les vignes en trop de Gironde vers le vignoble en croissance de Cognac ? « Nos amis de Cognac veulent un vignoble en développement. Nous, on a besoin d’un vignoble en réduction » pose Bernard Farges, le vice-président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) ce mardi 4 avril à la maison des vins de Cadillac. « Aujourd’hui, les dispositifs ne permettent pas de gérer sur un même espace régional la croissance d’un côté et la décroissance de l’autre. On discute, clairement, dans des réunions tout à fait officielles sous l’autorité de l’état, pour trouver les moyens d’y arriver » indique Bernard Farges, précisant avoir toujours en tête « qu’il n’y ait rien qui soit fait de notre côté qui vienne déstabiliser ou nuire aux choix portés par la filière de Cognac. Rien. Et dans ce cadre-là, on chemine. »
Alors que les derniers signaux charentais semblaient plutôt négatifs*, Bernard Farges semble confiant : « on travaille toutes les semaines dessus avec nos collègues de Cognac. On veut les aider à progresser en surface, comme on les a aidés depuis 7 à 8 ans. Quand ils ne pouvaient pas progresser, Bordeaux les a aidés dans les discussions avec les autres régions. Si on a ce dispositif, on aura des hectares supplémentaires » à retrancher du potentiel de production bordelais (en supplément de l’outil d’arrachage sanitaire).
* : « L’interprofession du Cognac met vigoureusement en garde contre l’idée selon laquelle arracher des vignes à Bordeaux pour les replanter à Cognac en dehors des modalités normales d’attribution des droits de plantation serait possible » indique un communiqué du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC).