lacé sous le tryptique « business, internationalisation et positionnement », Vinitaly s’apprête à accueillir plus de 4 000 exposants du monde du vin, toutes les régions italiennes étant représentées et plus de 30 pays étrangers. Ses organisateurs se félicitent de la venue programmée de plus de 1 000 grands acheteurs – soit 43 % de plus qu’en 2022 – grâce au programme mis en œuvre en collaboration avec l’Institut du Commerce Extérieur italien (ICE). Le grand retour de la Chine et du Japon explique en partie cette forte augmentation, mais les Américains (avec plus de 200 grands acheteurs des USA et du Canada attendus), Sud-Américains et Européens seront également de la partie. Le parc des expositions affiche complet et les organisateurs espèrent dépasser la barre des 88 000 visiteurs atteinte en 2022, dont 28 % d’internationaux en provenance de 139 pays.
Le salon aura davantage recours aux nouvelles technologies, la cérémonie d’ouverture étant désormais transmise virtuellement « pour éviter d’empiéter sur les agendas des plus de 4 000 acteurs du vin exposant sur le salon ». Les événements phares de Vinitaly resteront toutefois de mise, dont la grande dégustation du guide Gambero Rosso, mais aussi la sélection OperaWine de 130 cuvées phares italiennes sélectionnées par le Wine Spectator et Micro Mega Wines organisé par le journaliste Ian D’Agata pour mettre en lumière des productions confidentielles. Plusieurs concours sont également programmés, dont celui du packaging et du design. Et comme ses homologues français et allemand, Vinitaly prévoit un programme important d’événements en ville, destinés pour partie aux amateurs de vins.
Qualifiant le salon de « levier de compétitivité et de croissance de ce secteur stratégique » en Italie, le président de VeronaFiere, Federico Bricolo, a insisté sur le fait que l’édition 2023 serait « de plus en plus fonctionnelle au service des besoins des entreprises … avec l'objectif de renforcer davantage l'identité et le rôle moteur de l'événement, aujourd'hui reconnu comme une marque capable d’assurer la promotion du vin italien à l'échelle internationale ». Pour l’heure, la filière italienne tire plutôt bien son épingle du jeu sur le marché mondial : elle a frôlé la barre des 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022 (+9,8%), pour un excédent commercial de plus de 7,3 milliards €.
Derrière ce résultat fort positif, cependant, se cache le même phénomène que connaissent d’autres grands pays producteurs, à savoir une poussée des valeurs au détriment des volumes. En effet, avec 22 millions d’hectolitres exportés l’an dernier, les opérateurs accusent une régression de 0,6 % en volume, la tendance à la baisse s’accélérant à partir de la fin du premier trimestre. De même, les exportations sont fortement tirées par les effervescents, qui gagnent 19 % en valeur et 6 % en volume, tandis que les vins tranquilles conditionnés perdent 3%, plombés par les rouges d’entrée de gamme. Seule la France fait figure d’exception en volume, augmentant ses achats de 16 %, poussés par le prosecco. Pour 2023, les opérateurs italiens s’inquiètent de l’impact sur la consommation de la hausse vertigineuse des coûts – qui ont déjà dopé les valeurs en 2022 – le phénomène érodant fortement les marges des vins d’entrée et de milieu de gamme.