e vous parle d’un temps… Juillet 1985, jeune diplômée d’une école de commerce, assorti d’un DESS en agro-alimentaire, suivi de quelques mois dans le marketing, Claire Duchêne arrive au poste de directrice-adjointe au Civas, le Conseil interprofessionnel des vins d’Anjou-Saumur. Ce dernier fusionnera avec ses voisins de Touraine et du Muscadet pour créer Interloire en 2000. “Je ne connaissais rien au vin, j’ai tout appris sur le terrain”, confie celle qui prendra la direction de la structure angevine en 1992, avant d’intégrer l’interprofession des vins de Loire avec le titre de directrice marketing. Un poste qu’elle quittera en cette fin mars pour faire valoir ses droits à la retraite, selon la formule consacrée.
En 38 ans de carrière, elle en a croisé des personnalités fortes en caractère, elle qui n’en manque pas non plus. Souvenir d’un René Renou, au verbe soutenu, d’un Pierre Aguilas, plutôt bienveillant, d’un Dominique Amirault, fonceur, tout comme Jean-Martin Dutour. Ou encore Jacques Couly, le premier président de la commission communication d’Interloire. “On n’était pas toujours d’accord, le ton pouvait monter vite (rires). Mais à la fin, une fois passés les différends, on avançait dans le même sens”, se souvient Claire Duchêne, en citant quelques campagnes qui ont marqué les époques : la Loire comme Noble terroir de France, la Bande de jeunes, les Grands vins de Loire, La Loire, tous les vins sont dans sa nature… Et de citer aussi deux grands bouleversements à des échelles et des époques différentes : “La loi Evin qui nous a bousculés et l’approche des réseaux sociaux, compliqués à travailler”.
Toute cette histoire, Claire Duchêne la transmet peu à peu à son successeur. Arrivé début mars à Interloire, il n’a pas non plus d’attaches avec le vin. “Hormis un goût personnel pour le produit et quelques amis vignerons”, appuie Alexis Trentesaux, 35 ans. De formation juridique, suivie d’une école de commerce, il a intégré à sa sortie d’études, le groupe Sodexo, connu pour son activité de restauration collective, mais au champ d’activité plus large. En 2017, il a pris la tête d’un service marketing chargé de travailler sur les nouvelles offres pour accompagner les nouveaux modes de travail et de consommation. Son destin avec les vins de Loire, il a commencé à l’écrire il y a deux ans, quand il s’est installé en famille en Touraine.