op ! Explosée la barrière des 100 millions de bouteilles vendues ! En 2022, les crémants ont commercialisé 102,3 millions de cols en France et à l’export. Soit une augmentation de 6 % des ventes en un an, permettant d’atteindre avant l'heure l’objectif des 100 millions fixé pour 2025. Remportant la bataille des volumes, les crémants doivent désormais consolider leur valorisation : « c’est le prochain chantier » esquisse Charles Schaller, le président de la Fédération Nationale des Producteurs et Elaborateurs de Crémant (FNPEC). Le vigneron alsacien note que les prochains mois seront marqués par des hausses de prix, liés à l’inflation, mais que les appellations de crémant doivent cranter leurs valorisations au-delà du conjoncturel. Si le manque de récolte du millésime 2021 devrait se faire sentir dans les prochains mois (les crémants ayant au moins une année d’élevage, dont 9 mois sur lattes), la vendange 2022 devrait permettre d’atteindre un équilibre entre offre et demande (avec 108 millions de cols attendus). Alors que des développements de production se font sentir (notamment à Bordeaux, crise viticole oblige), des paliers commencent à être atteints (notamment en Alsace et Bourgogne). De quoi alimenter le besoin de valorisation, « qui ne se fera pas toute seule » pointe Charles Schaller, qui note l’importance croissante des crémants dans nombre de bassins viticoles : de quoi justifier des campagnes de communication et de promotion dans leurs interprofessions respectives.
Pour les crémants, le marché français atteint 60,3 millions cols (+7 % en cinq ans) et l’export 42 millions de bouteilles (+57 % en cinq ans). En volumes de commercialisation 2022, la première appellation reste le crémant d’Alsace (37,6 millions de cols, soit 37 % des volumes). Appellations historiques, les crémants de Loire doublent de justesse ceux de Bourgogne (respectivement 23 et 22,7 millions de cols, pour 22 % chacune). Viennent ensuite les crémants de Bordeaux (9,9 millions de cols, 10 %), de Limoux (6,2 millions de cols, 6 %), du Jura (2,5 millions de cols, 3 %), de Savoie (269 600 cols) et de Die (219 200 cols).
Parmi les projets de la FNPEC, Charles Schaller évoque la nécessité d’ajouter à l’action phare de veille juridique des services techniques, notamment en matière de recherche sur l’évolution des cépages et des pratiques culturales face au changement climatique. « Pendant longtemps la fédération n’a pas développé la cohésion qu’il y aurait dû y avoir entre régions. Nous prenons une mentalité plus collective » conclut le vigneron alsacien.