our ses retrouvailles* avec l’exercice obligé d’inauguration du Salon International de l’Agriculture (SIA) ce samedi 25 février, le président de la République, Emmanuel Macron, ne manquera ni la vache égérie du salon (Ovalie, de race Salers), ni les multiples échanges sur les stands et dans les allées avec les représentants des filières agricoles (rencontrés pour partie en amont cette semaine à l’Élysée) qui sont tous demandeurs de soutien face aux multiples crises (de l’inflation de l’énergie et des matières premières aux tensions commerciales sur les marchés comme le bio). Parmi les filières les plus touchées par les crises successives (taxes Trump, crise covid, guerre en Ukraine…), le secteur vitivinicole attend ce samedi de nouvelles annonces sur le plan d’aides présenté récemment par le ministère de l’Agriculture.
Si la distillation de crise est déjà dotée de fonds (80 millions € de fonds européens et nationaux pour une première salve, avec la possibilité ouverte d’autant pour une seconde campagne en octobre) et que les aides à la trésorerie bénéficient d’une task-force (notamment pour gérer les Prêts Garantis par l’État, PGE), la filière demande d’aller plus loin (avec une rallonge de 160 à 200 millions € a minima de la distillation et un délai de remboursement facilité pour les PGE). Demandant de vraies avancées, la question des arrachages (définitifs comme temporaires) reste en suspens, avec la nécessité de préciser « les conditions d’accompagnement de l’État pour l’arrachage de certaines vignes dans les bassins les plus en difficulté » indique une sourcé à l’Élysée, précisant que « l’État sera bien présent aux côtés de la Région et des professionnels pour mener ces opérations. Aujourd’hui, le travail technique est toujours en cours entre les services du ministère et de la filière pour trouver le meilleur levier. » S’appuyant sur ses belles performances à l’export, la filière vin ne peut qu’espérer le même soutien de l’État que la filière des volailles face à la grippe aviaire (1,2 milliard € d’aides pour 2021-2022).


Séquence fleuve de communication, « ce salon ne sera pas dédié qu’aux crises. Il sera dédié à l’accélération des transitions de l’agriculture française qui a connu un certain nombre de tournants ces dernières années » évoque-t-on à l’Élysée. Le long déplacement présidentiel qui s’annonce se veut marqueur d’étapes futures de développement de la résilience agricole. « L’axe clé du déplacement du président de la République, et des échanges qu’il souhaite avoir au plus près des acteurs avec les interprofessions, c’est que l’on a besoin d’enclencher un certain nombre de transitions extrêmement structurantes pour protéger, renforcer, conforter notre souveraineté à l’horizon 2030. Pour avoir une agriculture qui produit pour nourrir les Français et s’adapte aux nouveaux enjeux environnementaux, en premier lieu le changement climatique » précise la source élyséenne.
Qui évoque pêle-mêle l’adaptation à la nouvelle donne climatique par la gestion des aléas (gel, grêle… et surtout la sécheresse avec la mise en œuvre du Varenne de l’eau), la réduction des pesticides (dont les interdictions/réductions françaises ne seraient pas une surtransposition comme l’Union Européenne partage l’objectif français de réduire de 50 % leur usage d’ici 2030), le renouvellement des générations agricoles (avec un pacte à construire dans la prochaine loi d’orientation et d’avenir), la diffusion de la nouvelle assurance multirisque climatique (avec une réforme de la moyenne olympique toujours défendue par la France selon cette source)... Si la filière vin réfléchit notamment à sa segmentation commerciale pour l'avenir, ses travaux sur une stratégie climatique pourront de nouveau témoigner de sa volonté de se projeter et d'essayer d'anticiper le probable comme l'imprévisible.
* : La crise covid ayant conduit à l’annulation de l’édition 2021, quand l’inauguration du SIA 2022 avait été écourté pour le président par le début de l’invasion russe en Ukraine.