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Présentation de la stratégie changement climatique au ministre

Le 26 août, quatre responsables nationaux viticoles ont présenté au ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, la stratégie de la filière viticole pour son adaptation au changement climatique.
Par Marion Ivaldi Le 27 août 2021
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Présentation de la stratégie changement climatique au ministre
Les cépages résistants sont l'une des multiples solutions envisagées pour conduire le vignoble français sur la voie de l'adaptation au changement climatique. - crédit photo : DR
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undi dernier, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie avait pu constater les effets des incendies sur le vignoble au moment où un orage de grêle s’abattait sur la région. Après ce cas pratique, place à la théorie et surtout aux actions envisageables. Jérôme Despey (FranceAgriMer), Christian Paly (Inao AOP), Eric Paul (Inao IGP) et Bernard Angelras (IFV) se sont rendus rue de Varenne ce 26 août pour lui présenter la stratégie de la filière viticole pour son adaptation face au changement climatique qui doit s’inscrire dans le Varenne agricole de l’eau et du changement climatique.

40 actions prioritaires

La stratégie présentée s’appuie sur le programme Laccave lancé en 2017 et la contribution de plus de 600 acteurs de terrain de toutes les régions viticoles. Parmi les quatre scenarii envisagés (conservateur, nomade, libéral et innovant), la profession viticole a choisi de retenir une stratégie cherche à conserver les vignobles en place et à trouver les solutions techniques d’adaptations pour les maintenir. 40 actions prioritaires réparties en 7 domaines sont définies : améliorer la connaissance des zones viticoles, agir sur les conditions de production, favoriser un matériel végétal adapté, agir sur les pratiques œnologiques, suivre les évolutions du marché et garantir la production, renforcer la recherche, le développement, le transfert et la formation, contribuer à l’atténuation du changement climatique.

Mobilisation de la viticulture

« Cette rencontre n’est pas un aboutissement en soi, mais une étape importante. Le ministre a rappelé que la filière avait su se responsabiliser sur la pratique du changement climatique » commente Christian Paly. La filière viticole est en effet la seule filière agricole a avoir une stratégie définie sur cette question. « Il y a une vraie prise de conscience des vignerons sur le sujet. Le changement climatique nous impacte tous » complète Eric Paul. A titre d’exemple, Jérôme Despey rappelle : « dans le département de l’Hérault, il y a eu 31 événements climatiques classés catastrophes naturelles sur les 13 dernières années ».

La filière a su mettre en œuvre des solutions, souligne Christian Paly. « A titre d’exemple, aujourd’hui nous avons une généralisation du VCI qui est un outil central dans notre arsenal stratégique pour gérer les variations de volume ». L’introduction des cépages résistants dans les cahiers des charges est également une avancée pour l’adaptation du vignoble. Mais, souligne Eric Paul, « il faudra aussi continuer la recherche pour identifier des variétés résistantes à la sécheresse ». La recherche a d'ailleurs toute sa place à jouer dans cette stratégie. "Il s'agit notamment de diffuser tous les résultats de recherche déjà obtenus comme pour la gestion de la surface foliaire, la baisse de la consommation d'eau,... Elle doit être présente et donner les informations concrètes pour la résilience des exploitations, en définissant des modèles économiques adaptés à chaque région" précise Bernard Angelras. 

Actions réglementaires et de soutien

Reste que la route est longue et les sujets multiples pour mener cette stratégie. Des actions règlementaires nationales, européennes et internationales sont nécessaires. « La question de la définition du vin, traitée à l’OIV est primordiale » indique Jérôme Despey. Les pratiques œnologiques d’acidification et de désalcoolisation sont également internationales et européennes. La question du système assurantiel est aussi sur la liste, de même que la fiscalité des stocks pour gérer les aléas climatiques. La profession viticole souhaite également des soutiens financiers. « Cet accompagnement peut se faire via le plan d’investissement qui va être mis en place suite au plan de relance et pour lequel la profession viticole souhaite faire partie. Il y a aussi une voix de soutien à travers le CASDAR ainsi que le Plan national d’aide de l’OCM. Au moment où nous sommes en train d’écrire les lignes de ce programme à horizon 2023, nous pouvons nous interroger sur le soutien à l’introduction des cépages résistants, des investissements dans les chais en matériel adapté ou encore soutenir l’innovation » indique Jérôme Despey. Il faudra également compter sur des actions de soutien à la recherche, au développement et à la formation.

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