l n'y a pas que les coûts de production qui flambent avec l'inflation actuelle. En 2022, les exportateurs français ont expédié 18,3 milliards d'euros de vins et spiritueux, atteignant de nouveaux records de chiffre d'affaires. Avec une impressionnante hausse de 12 % en un an, explosant le précédent record de 16,4 milliards ? en 2021 rapporte le cabinet du ministre délégué chargé du commerce extérieur, Olivier Becht. Pour saluer les nouvelles performances de la filière, le ministre participera à l'inauguration du salon Wine Paris & Vinexpo Paris, ce lundi 13 février à 10 heures à la porte de Versailles, avec le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau. Tous deux annonçant que « le secteur reste ainsi, de loin, le premier secteur exportateur agroalimentaire, et le deuxième excédent commercial derrière l'aéronautique (+23,5 milliards ?) et devant les cosmétiques (+15,4 milliards ?) ».
Les vins représentent à eux seuls 12,4 milliards ? (soit 68 % du chiffre d'affaires total) et les spiritueux 5,8 milliards ? (+13 %). Sachant que les vins de Champagne pèsent pour 23 % de la valeur totale (avec 4,2 milliards ?, +20 %) et les eaux-de-vie de Cognac pour 22 % (avec 3,9 milliards ?, +9 %). Alors que la situation économique mondiale reste incertaine, entre effets persistants de la crise covid et répercussions énergétiques de l'invasion russe de l'Ukraine, le cabinet d'Olivier Becht pointe que l'inflation « explique une partie de l'évolution » des valorisations (avec une moyenne de +5,9 % d'inflation sur l'année).
Pesant depuis de longs mois sur les expéditions de vins et spiritueux, les tensions logistiques sont en voie de normalisation indique le quai d'Orsay : « elles ont diminué, mais persistent. Le principal indice international des coûts du fret, s'établissait à 2 200 $ en décembre 2022, contre 9 800 $ en janvier 2022. Il reste encore supérieur au niveau d'avant crise, à 1 400 $ en décembre 2019. Le pourcentage de cargos en attente au niveau mondial, qui était de 13,7 % en août 2021, atteint 8,5 % en décembre 2022, se rapprochant ainsi de son niveau d'avant crise. » Un signal positif bienvenu en cette période où les incertitudes géopolitiques se multiplient.


Au-delà des demandes de soutien sectoriel, nul doute que la filière vin porte à nouveau la demande de clore définitivement le contentieux aéronautique entre l'Union Européenne et les États-Unis. Conflit Airbus/Boeing dont les vins et spiritueux français ont été des victimes collatérales avec des taxes américaines punitives (les taxes Trump). N'étant que levés momentanément, jusqu'en 2026, ces droits punitifs pèsent sur l'avenir des vins et spiritueux français, pour lesquels « les États-Unis représentent 26,1 % des exportations du secteur et s'élèvent à 4,8 milliards ? (en hausse de 14,2 %) » note le quai d'Orsay.