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Avec l’augmentation du risque d’échaudage, l’effeuillage n’est plus à systématiser
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Travaux en vert
Avec l’augmentation du risque d’échaudage, l’effeuillage n’est plus à systématiser

Avec le réchauffement climatique, le risque d’avoir des dégâts d’échaudage augmente. Pour limiter ce risque, les techniciens du Val de Loire recommandent de raisonner l’effeuillage à la parcelle, quitte à s’en passer s’il n’y a pas de risque de maladies
Par Christelle Stef Le 20 février 2023
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Avec l’augmentation du risque d’échaudage, l’effeuillage n’est plus à systématiser
Dégâts d'échaudage. Face à l'augmentation de ce risque, les conseillers viticoles du Val de Loire conseillent de bien raisonner l'effeuillage à la parcelle - crédit photo : Aude Lutun
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es vignerons connaissent les bienfaits de l’effeuillage pour lutter contre les maladies cryptogamiques - mildiou, oïdium et botrytis - ; pour optimiser l’efficacité des traitements et gagner du temps lors des vendanges manuelles. Mais l’opération favorise aussi le risque d’échaudage. Or, les projections climatiques montrent qu’avec le réchauffement climatique, ce risque d’échaudage va considérablement augmenter les années futures. Comme l’a expliqué Brieuc Ménager, conseiller viticole à la chambre d’agriculture du Loir et Cher, le 10 février lors d’un webinaire « Comment gérer ses travaux en vert en lien avec le changement climatique », organisé par les chambres d’agriculture des Pays de Loire et du Centre-Loire dans le cadre des vendredis du climat. En effet, ces projections montrent que dans le Val de Loire, de juin à septembre, la probabilité d’avoir au moins un jour où la température est supérieure à 35 °C sera de 5 années sur 10 sur la période 2021/2050 et de 8 années sur 10 voire chaque année sur la période 2071/2100 selon les scénarios. En comparaison sur la période 1976/2005, cette probabilité était de 3 années sur 10. Et à l’horizon 2100, il y aurait en moyenne 5 jours où la température sera supérieure à 35 °C avec un maximum allant jusqu’à 15 jours.

Pour les conseillers viticoles, face à ce risque d’échaudage, l’effeuillage ne doit plus forcément être systématique d’autant qu’avec le réchauffement il y a de moins en moins de botrytis et de problème de maturité. L’effeuillage doit donc être raisonné à la parcelle selon son exposition et le risque de maladies. Et, « S’il n’y a pas de problématique maladies fortes, on peut se passer d’un effeuillage aujourd’hui », a expliqué Mathieu Jehanno, conseiller vigne à la chambre d’agriculture des Pays de Loire et qui intervient dans le Muscadet. En revanche si l’effeuillage s’avère nécessaire, dans ce cas pour limiter les risques d’échaudage, il est recommandé d’intervenir sur une seule face de manière modérée, côté soleil levant.

Application d'argile

Pour réduire le risque d’échaudage, l’application d’argile blanche (kaolin) est une autre piste. En blanchissant le feuillage et les grappes, l’idée est d’avoir un effet albedo qui renvoit les rayons du soleil. Est-ce efficace ? Pour le savoir l’ATV 49 a mené deux essais en 2020 sur chenin : l’un dans le secteur de Soulaine sur Aubance et l’autre à Roche de Murs. Les expérimentateurs ont fait deux passages d’argile à 20 kg/ha : l’un le 23 juin et l’autre le 31 juillet. Résultat : dans les deux essais, l’argile n’a pas eu d’effet sur la fréquence de l’échaudage (nombre de grappes touchées). Mais dans l’un elle a réduit l’intensité de l’échaudage (nombre de baies touchées par grappes). Les techniciens ont réalisé d’autres essais en 2022 dans le Loir et cher à Mesland sur du sauvignon. Ils ont fait deux passages d’argile : l’un à 13 kg/ha en mélange avec du soufre et de la bouillie bordelaise le 14 juin, l’autre à 15 kg/ha en solo le 12 juillet. Les résultats montrent que dans la zone traitée, le poids moyen des grappes était supérieur de 10 % par rapport au témoin. L’argile semble donc intéressante pour réduire l’échaudage mais les techniciens veulent poursuivre les observations avant de conclure sur l’intérêt de cette pratique. Ils veulent notamment tester l’efficacité d’une stratégie à trois passages avec une première intervention plus tôt en saison. A suivre.

 

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