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Chipote Valeur Environnementale
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Chipote Valeur Environnementale

Par Alexandre Abellan Le 03 février 2023
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Chipote Valeur Environnementale
L

a HVE de guerre est déterrée, et ce n’est pas bio à voir… Depuis l’annonce d’une attaque en justice de syndicats bio et d’associations de consommateurs contre la certification Haute Valeur Environnementale (HVE), on assiste à un règlement de compte où chaque chapelle juge de mauvaise foi l’obédience concurrente et s’octroie le monopole des vertus. Les bio reprochent ainsi aux certifiés HVE de tromper le consommateur avec un logo aux promesses plus belles que ses réalisations de terrain, à commencer par l’usage de phytos de synthèse. Les HVE répliquent qu’ils sont le chaînon manquant entre le conventionnel et le bio, ajoutant que les consommateurs connaissent le logo AB sans savoir exactement ce qu’il signifie : l’idée qu’il n’y a pas un traitement pesticide en agriculture biologique étant assez fréquente dans le grand public. Les bio sentent le coup venir et répliquent que leur usage du cuivre est raisonné et réduit, qu’il faut arrêter de parler de métal lourd s’accumulant dans les sols. Les HVE s’agacent en mettant en avant le manque de prise en compte de la biodiversité dans le règlement européen biologique, se moquent du bilan carbone de la bio et voient dans les mauvais chiffres commerciaux des produits bio la cause de ces passes d’arme.

Qui a tort ? Qui a raison ? Sans aucun doute chacun des deux camps : qui a raison de défendre ses bonnes pratiques, mais tort de refuser de voir qu’elles pourraient encore s’améliorer en s’inspirant d’autres cahiers des charges. À chacun de balayer devant sa porte ? Plutôt à chacun de se rendre compte qu’il habite tout juste à côté du voisin qu’il critique. Tous sont sous un même toit, dans une maison commune : la filière des vins de France. Ce n’est pas la première fois qu’il est question d’addition des vertus dans un édito de Vitisphere ("de la médisance à la mieux-disance" en 2021, "compromission impossible" en 2022…). Certains lecteurs ont déjà jugé "béni oui-oui" cet appel à une vision conciliante et coconstruite, mais il demeure que le développement durable est une voie d’amélioration toujours perfectible, où les arrêts ne peuvent être pleinement satisfaisants. Idem pour une certification : atteindre le niveau requis n’empêche pas de vouloir faire mieux, y compris en dehors de ce qui est demandé. « Il y a bien de la différence entre l'homme vertueux et celui qui a des vertus » résume Jean-Jacques Rousseau dans son discours sur la vertu des héros de (1751), qui chasse « l'idée d'une perfection morale » pour un assemblage « composé de bonnes et mauvaises qualités salutaires ou nuisibles selon les circonstances ». Ici, il s’agirait de penser contre soi et avec l’autre. Pourquoi pas avec une vision globale des pratiques vitivinicoles, comme les indicateurs affichant l’impact environnemental global que l’on voit apparaître*, ou même une note sur 100 de toutes les pratiques proposée par un lecteur voulant rendre le débat constructif. Alors, on enterre la HVE de guerre, tout le monde il est bio, tout le monde il est gentil ?

 

 

* : Comme éco-score et planet score, deux démarches qui sont en conflit, la première étant attaquée devant le tribunal judiciaire de Paris par la fédération européenne de l’agriculture bio (Ifoam).

 

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Tous les commentaires (8)
Benji Le 13 février 2023 à 21:04:46
Mme murat voudrait faire croire qu?elle défend la viticulture bio qui n?utilise que des produits naturels sans dangers pour l?environnement ! C?est quand même fantastique de laisser la parole à une personne condamnée qui a massivement participé au grand bordeaux bashing avec ces amis anticapitalistes et antitout! Quand à incriminer les vins HVE par des laboratoires à la soldes des mêmes lobbys il y a vraiment un problèmes judiciaire!! Il est tant que la justice fasse son travail et que nos politiques comprennent que le seul intérêt de Mme murat et ses amis est de faire le buzz en attaquant les producteurs français afin de toucher des subsides à travers des subventions publiques et des publications toxiques en les vendant mais sans rien produire!
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JFD Le 05 février 2023 à 09:35:41
Le but de nôtre métier, n'est pas de se faire la guerre entre HVE et BIO, nous avons tous cette passion qui est la viticulture, qui pour la grande majorité d'entre nous, est une transmission du patrimoine familial de père en fils, que nos grands parents ont montés, nos parents ont améliorés. Ce n'est pas à nos, enfants et petits enfants de viticulteurs, de se déchirer entre certification HVE et BIO, qui rappelons le, commence à devenir un véritable emmerdement administratif, de papiers, justificatifs en tous genres qui pour moi certifié HVE m'en passerai bien volontier, car contraint et forcé par la plupart des coopératives nous y obligent afin de ne pas perdre des marché d'appro pour le négoce qui exige des raisins certifiés au renouvellement des contrats. Le fouteur de merde est là en partie responsable (pour vendre cher ses bouteilles). Après il y a les indépendants qui doivent le rester afin de ne pas entrer dans cette engrenage et libre à eux d'être certifié ou non c'est un libre choix de chacun. Mais attention de ne pas augmenter trop les prix des bouteilles de vins ou effervescents certifiés ou non, car l'inflation est importante et le consommateur à le porte monaie très léger en ce moment de crise, alors communiquez la bonne manière de vous démarquer avec les bons compromis vertueux, économiques pour tous (producteur et consommateur) pour ne pas aller au casse pipe et tuer la viticulture ancestrale française dont nous avons érités. Nous sommes tous dans le même bateau, Faut pas se planter et marchons main dans la main dans le même sens car la concurence étrangère est là, sans les mêmes pratiques éxigées par la France et souvent moins cher et pas d'aussi bonne qualité produits avec des substances interdites pour nous en France.
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Valerie Murat Le 03 février 2023 à 20:00:31
C est ahurissant de lire tant de déclarations de guerre ouverte aux professionnel.le.s en viticulture biologique de la part de celleux qui utilisent de la chimie de synthèse pour produire du vin et qui en même temps appelent au calme, affirment refuser les clivages et veulent sortir des oppositions. ? Il n y a rien de dogmatique dans la viticulture bio, c est un choix de pratiques professionnelles respectueux de la santé des êtres vivants et de l environnement. Oui, c est à opposer à la viticulture qui utilise de la chimie de synthèse pour produire du vin, mais s opposer ne signifie pas pour autant déclarer la guerre. Contrairement à nombre de commetaires haineux que l on peut lire souvent ici venant de vignerons en chimie de synthèse et grands courageux anonymes. Et enfin, parmi les professionnel.le.s de la viticulture, celleux qui utilisent le plus de cuivre et accusent leur.s voisin.e.s de cet excès sont celleux qui utilisent de la chimie de synthèse pour travailler et détournent de leur destinations des produits destinés à lignifier les bois pour éviter.un bon coup de folpel avant la récolte, qui se verrait beaucoup trop dans leurs raisins de cuve. On peut parfaitement lutter contre les attaques de mildiou sans utiliser de pesticides de synthèse, et le pire c est qu on peut vivre de cette économie et qu en plus, on est en bonne santé ;) A ce jour, contrairement aux pesticides de synthèse il n existe aucune étude faisant le lien même faible avec des pathologies lourdes et irréversibles et cuivre. On ne peut pas en dire autant de la chimie de synthèse. Aux défenseur.se.s de la HVE et donc de l'utilisation de chimie de synthèse (dont la bibliographie sur les liens entre pathologies lourdes et irréversibles se cesse de s accumuler depuis plusieurs dizaines d années) pour produire des vins : aujourd'hui la chimie et demain la chimio ? C est comme ça que vous envisagez votre avenir professionnel ?
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dubos Le 03 février 2023 à 16:41:23
Pour le HVE agriculture et viticulture raisonnée. Car dans certaines régions il est impossible de lutter naturellement contre le mildiou et autre.
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Vigneron Le 03 février 2023 à 16:31:41
L'article a bien tout expliqué. Par contre, il y a un certain déni à ne pas montrer ceux qui ont cherché les problèmes: Ce sont les soi-disant "plus vertueux" (Bio) qui accuse ceux qui auraient le moins de vertu (HVE) d'être responsable de leur perte. Ce n'est pas logique, ni bio-logique sauf peut-être pour certains à en voir les attaques incessantes, se groupant même en plusieurs associations défendant le même lobby. Il faut grandir et prendre du recul: tirer sur son voisin ne fera rien pour améliorer son propre sort. Peut-être que le mal dont souffre l'agriculture aujourd'hui ne vient-il pas justement d'un manque de vision commune et de projets solidaires entre agriculteurs face à la pression de la mondialisation et des distributeurs ? Si on rajoute la perte de repère des consommateurs, il ne faut pas s'étonner que l'agriculture s'enfonce. Il faut que le HVE ait une feuille de route claire. Si on change constamment les règles du jeu, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait de moins en moins d'agriculteurs dans cette démarche, pensez-vous que l'environnement en bénéficiera ? Pour parler de vertu, il y a beaucoup d'agriculteurs qui se sont engagés dans le Bio pour vouloir mieux rentabiliser leurs produits, certains le disent ouvertement, faut-il le cacher ? Par contre, quand on voit l'utilisation massive qui a été faite du cuivre, on ne peut que constater que l'environnement ait été oublié au profit de l'enjeu financier. Que dire alors de l'industrie agroalimentaire ?
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Callot Thierry Le 03 février 2023 à 16:18:42
C'est Nicolas Sarkozy , par le biais de son ministre François Borloo , qui a créé une scission dans l'agriculture française lors du Grenelle de l'environnement de 2007 en fixant l'objectif de 20 % d'exploitation Bio en 2018. Le message implicite étant que l'agriculture Bio , label associatif, est la meilleure . Est ce que le rôle des dirigeants politiques est de dire ce qui est bien ou mal ? de faire du prosélytisme ? N'est ce pas plutôt leur rôle de légiférer sur ce qui est légal ou illégal ? Un tel comportement politique est irresponsable . Que se serait il passé si ces mêmes dirigeants avait voulu qu'il y ait en France 20 % minimum d'une religion ou d'un parti politique en 2018 ? N'y aurait -il pas eu une indignation générale ? Conscients de leur erreur ils ont créé ensuite le HVE , religion d'Etat cette fois ...
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VignerondeRions Le 03 février 2023 à 14:56:24
Ouvrons quand même les yeux, qui attaque qui ? Le HVE pourrais attaquer les BIO qui laissent croire (et c'est marqué dans leur communiqué de presse de leur action anti HVE) qu'ils n'utilisent pas de pesticides, ce qui est FAUX. On vit dans un monde de dingue, régit par des fanatiques. Il n'y en a pas qu'en Iran ou en Afghanistan, non, nous en avons vu au Capitole et ici aussi nous en avons, la preuve est devant nous. Évidement je préférerai un dialogue appaisé, mais c'est toujours compliqué de rester calme quand tu te fais attaquer.
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Regalia Le 03 février 2023 à 12:21:06
Mais OUIII ! ENFIN un article censé là dessus ! ? Certifiant du bio et de la hve depuis 2 ans dans le cadre de mon travail d'auditeur, j'en ai croisé des profils Et j'en ai beaucoup qui sont venus à la bio via la hve voire même qui ont conservé les 2 (lorsque possible économiquement) L'argument de la biodiversité et de l'ift qui permet aussi de mettre un "compteur" pour le nombre de passage cuivrés afin de ne pas en abuser sont les principaux arguments de celleux qui conservent les deux Quant à ceux qui n'ont que l'hve, certes il y en a qui n'ont pas l'objectif du bio (ce que je peux comprendre mais on notera tout de même la volonté de s'améliorer même si "que" via la hve), mais globalement, soit c'est la passerelle temporaire, soit certains veulent faire "comme si" en bio mais sans la contrainte du règlement lors d'une année exceptionnelle (je pense très fort à 2021) et donc ont un profil hve quasi identique à ceux certifiés AB & hve Bref, focalisons nous sur l'effort commun fourni d'une démarche durable plutôt que de se taper dessus pour la manière employée ! ?
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