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De la médisance à la mieux-disance entre bio et HVE
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De la médisance à la mieux-disance entre bio et HVE

Par Alexandre Abellan Le 04 juin 2021
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De la médisance à la mieux-disance entre bio et HVE
C

’est peu dire que le conflit entre les certifications bio et Haute Valeur Environnementale (HVE) crispe la filière vin. Tournant à l’aigre, les tensions qui ont éclaté fin 2020 entre les deux labels s’enveniment à nouveau ce printemps 2021. Renforcée par les enjeux de la prochaine Politique Agricole Commune, cette confrontation est le signe d’un temps où seule l’opposition frontale semble pouvoir animer le débat public. De part et d’autre on entend claquer des arguments brandis en anathèmes pour radicaliser les positions, et oppositions irréconciliables.

En sortant de ces postures, la réalité des engagements ne laisse pourtant aucun doute : il y a du bon à prendre dans les deux démarches officielles. Elles s’ajoutent dans leur bonne volonté de mieux produire et n’ont pas à se retrancher dans une confrontation pour mieux se vendre. Si la médisance individuelle est actuellement de mise, c’est la mieux-disance collective qui serait à installer demain pour améliorer chaque label. Il faut reconnaître qu’aucune solution pure et parfaite n’existe actuellement, du moins transposable à grande échelle. Techniquement, économiquement et philosophiquement, chaque approche a ses limites… et ses compromis. Pour les purs et durs, tout accommodement d’un idéal constitue une trahison rédhibitoire. Pour les pragmatiques, tout arbitrage reste une solution temporaire, faute de mieux.

Très philosophique dans son approche, la très tendance Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ne repose pas sur une certification définitive, mais sur une démarche d’amélioration continue. Coexister sans mépriser la parcelle du voisin, mais en s’inspirant de ce qui y fonctionne semble moins stérile. Additionner bio et HVE représente une richesse, la biodiversité existant aussi dans les labels environnementaux afin de s’adapter à chaque situation.

 

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Tous les commentaires (10)
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MG Le 07 juin 2021 à 18:29:15
Allez, posons la vraie question : pourquoi vous investissez dans des labels qui font de vous des crèves -la-faim ? Vous n'arrivez pas à valoriser vos vins auprès de votre clientèle ?
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Dominique Le 07 juin 2021 à 12:00:36
Dernière nouvelle : les consommateurs ne sont pas des gogos qu'on va pouvoir berner longtemps. QUE CHOISIR vient de publier une enquête sur les logos présumés mieux disant. Conclusion : "D’autres labels valorisants portant sur l’environnement (HVE), la qualité nutritionnelle (Bleu-Blanc-Cœur) ou organoleptique (Label rouge), en revanche, ne satisfont à aucun des critères, ou presque".
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Dominique Le 07 juin 2021 à 00:31:06
"Il y a du bon et du mauvais partout, ma p'tite dame ! ". Voilà à quoi la philosophie à la petite semaine à laquelle on aboutit quand on veut ne froisser personne. Mais la réalité est différente. Le label bio s'est construit tout seul, dans l'hostilité ambiante. Son succès, dû à son avance dans la prise en compte des réalités environnementales, fait maintenant des jaloux. Du coup, ceux-ci exhument donc ce label HVE qui existe depuis 10 ans et dont personne n'avait rien à f.... Au passage, notons que l'association HVE est domiciliée à l'adresse des Vignerons Indépendants, qui sont adhérents eux-mêmes à la FNSEA. Indépendants de qui ? C'est bien la question. Ce label se présente comme comblant des vides du cahier des charges bio, notamment sur le plan de la Biodiversité. Or, l'Office Français de la biodiversité, organisme public, vient de publier un rapport ( caché par le ministre ) invalidant cette allégation sur la biodiversité. En termes policés, l'OFB indique que "Les seuils retenus ne permettent pas de sélectionner des exploitations particulièrement vertueuses". En termes d'impact carbone, il est toujours question des passages nombreux en bio, consommateurs de gasoil. Mais pas un mot sur l'utilisation des engrais chimiques de synthèse courants en conventionnel et HVE. Or, il faut une tonne de pétrole pour fabriquer une tonne d'engrais chimique, qui de plus, dégagent des oxydes d'azote, puissants gaz à effet de serre. Ils représentent 10% des émissions de gaz à effet de serre de la France ! Belle contribution à la biodiversité, en effet. On passe sur l'utilisation des CMR, soi-disant en ré-examen plus tard. Mais sans attendre une "rénovation" future qui n'engage à rien, l'équivalence Bio/HVE est imposée partout de suite et les financements pleuvent alors que la bio se fait dépouiller par Denormandie. Jusque dans l'ODG Côtes de Bourg où cette HVE va être imposée aux bios ! Alors la vision conciliatrice proposée par cet article, c'est en fait du parti pris dissimulé grossièrement. On demande au cocu d'être, en plus, content. La petite promotion de la RSE fait juste rigoler. Elle finira avec le même succès que le système de management environnemental du CIVB, dont l'acte de décès vient d'être signé en AG. 15 années d'investissement dans ce machin sont parties en sucette. Ca n'empêchera pas de belles carrières à certains de ses promoteurs.
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Claire LAVAL Le 06 juin 2021 à 11:41:52
HVE a été très vite perçu comme un label anti-bio, créé pour semer la confusion et permettre de communiquer plus vert sans modifier fondamentalement les pratiques. De fait, le siphonnage des fonds publics en faveur de HVE vient d'être entériné par le Ministre Denormandie. Les agriculteurs Bio qui ont fait l'effort de se passer, par exemple, de tout recours aux engrais minéraux (responsables de 10 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France), perdent jusqu'à 60 % des aides. l'Office Français de la Biodiversité a, par ailleurs, confirmé les doutes qu'on pouvait avoir sur a validité des critères d'obtention du label HVE, calibrés pour être en dessous de la moyenne des pratiques actuellement constatées. Cela ne signifie pas que le label Bio soit parfait. Ni que le label HVE ne puisse être utilisé intelligemment pour progresser. Cela indique que pour dépasser les postures, il n'est pas indifférent de dénoncer les positions politiques à court terme de ceux qui dirigent l'agriculture. Ils n'ont toujours pas compris l'urgence de vraiment changer de système. La priorité n'est plus à être compétitif sur les marchés extérieurs, mais de trouver les moyens d'éteindre l'incendie climatique et de continuer à produire pour nourrir. Toutes les études scientifiques convergent sur ce point.
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pg Le 06 juin 2021 à 08:54:25
Excellent édito. Il eu put être signé de Mr de Montaigne , vigneron à ses heures et philosophe. Homme d'une intelligence et d'une modernité qui me stupéfie. J' encourage à lire "un été avec Montaigne". C' est écrit pour les cancres de mon espèce qui aimeraient en avoir un peu plus entre les oreilles et qui ont conscience qu'il n' auront plus le temps d' y remédier. Le label HVE a le mérite de faire couler beaucoup d' encre et beaucoup de salive . C' est à croire qu'il gène. La marque d'une utilité , faute de perfection. Serait-ce que ce nouveau label mettrait l' accent sur les manques du bio ? Tout a été dit des imperfections de la HVE. Je n' y reviendrai pas . Si tout le monde ne se précipite pas sur le bio , ce n' est pas que 90 % des vignerons sont des ignares et des inconscients. C 'est bien le signe d' un problème "culture bio". Culture qui ne résout pas les méfaits de la viticulture conventionnelle. Sachez qu' à Cognac , appellation très en pointe sur la HVE , il est constaté un reflux des demandes de certification , diminution faisant suite à une belle avancé en 2 ans. Certains observateurs l' expliquent par un durcissement des exigences ... Je ne peux m' empêcher de faire un nouveau parallèle entre un ancien Maire de Bordeaux , Montaigne , et le tout nouveau Maire écologiste . Ce dernier c' est distingué en remettant en cause les sapins de noël .. . L' idée a du germer dans sont superbe bureau au mobilier et boiseries remarquables ... Il serait temps que le monde viticole se conforme à sa réputation . Bon sens et tempérance. Et que les doctrinaires lisent Montaigne.
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Jfr Le 05 juin 2021 à 09:31:27
Tant que le HVE n’abandonnera pas l’usage des produits chimiques dans son cahier des charges, la certification HVE ( qui n’a aucune reconnaissance à l’export) restera de l’enfumage pour le consommateur.
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Dado Le 04 juin 2021 à 22:34:06
Bonjour Étant vignerons en en bio, je suis désolé mais le fameux HVE ne veut rien dire. J'ai des voisins qui ont coupé des arbres centenaires, enlevé des murs, creusé des ruisseaux, posé une irrigation et traité à chaques infos Phyto de la chambre. J'ai ma façon de voir la vie, mais celle-ci n ai pas une vision pour du long terme. Amicalement
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Vigneron en Col?re Le 04 juin 2021 à 19:01:44
Le truc c'est qu'au final nous avons tous des clients, parfois les mêmes, et en multipliant les labels de production liés à l'environnement, nous recréons un brouillard incompréhensible pour le consommateur et nous mêmes !!! Nous avons déjà fait la même chose avec les appellations. Demandez à un consommateur de hiérarchiser un côte catalane, un côte du Roussillon, un Languedoc, un terrasse du Larzac, un médoc cru bourgeois, un Saint Emillion 1er grand cru, un Chambolle 1er cru les amoureuses... j'arrête la liste des appellations toutes plus chantantes et conviviales les unes que les autres. Le principal est que nos clients se régalent à chaque fois, et ne soient pas déçus. Et c'est le cas si nos ODG (Organisme de Défense et gestion de l'appellation) dont nous sommes acteurs ont fait sérieusement leur travail... Pour les labels ou qualifications liés à l'environnement (AB, raisonné, Demeter, conventionnel, HVE, Biodivin, Nature...) ben je crois que c'est le même B---D-L ! On est entrain de recréer le même brouillard avec des dénominations qui font plus ou moins rêver... L'intérêt c'est que l'objectif est normalement commun : que le client se régale en consommant des produits propres pour la planète. Le client se régale, çà on doit y arriver, et l'objectif environnemental est souvent EN PARTIE atteint, mais le consommateur est une fois plus dans le brouillard. Alors on peut lui demander de lire nos cahiers des charges quand ils existent (mdr). Pas certain qu'il en ai le courage et je me mets à sa place. Alors nous pourrions aussi demander à nos distributeurs d'expliquer ces démarches aux gens qui consomment nos vins... ;-) Et du coup sous des dénominations pompeuses je crains que nous leurrions nos clients, et que nous donnions encore du grain à moudre à des gens comme Valérie MURAT, qui seront capables de trouver en toute honnêteté des résidus de pesticides dans des produits que le consommateur pensait propres ! Et la boucle de la polémique est bouclée, et le consommateur est trompé !!! A réfléchir
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MG Le 04 juin 2021 à 17:41:04
l'honnêteté commande de dire que l'enveloppe globale de la PAC est en stagnation alors que le budget de l'UE augmente. La PAC n'est plus une priorité de l'UE. En fait, la bio et l'HVE sont deux vautours qui se disputent les restes des lions. C'est un combat stérile voir picrocholin.
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Vigneron Le 04 juin 2021 à 13:42:41
L'article ne dit pas qui est à l'origine de la médisance, est-ce un oubli ? Je pense qu'il faut faire évoluer les mentalités et expliquer la raison d'être de ces labels, sans que l'aspect marketing, lobbying, et publicitaire ne passe au premier plan! Sinon, c'est tout le label qui perd de son crédit auprès du consommateur. L'important, c'est de montrer les vignerons qui sont dans la démarche, voir ce qu'ils font, et garder un sens critique, même sur les labels reconnus depuis des années.. Aujourd'hui tout le monde connaît le bio, on ne le critique presque plus, à part quelques ultras.. Peut-être une remise en question serait-elle profitable ? Pour le HVE, c'est différent, la démarche est beaucoup plus récente, et reçoit beaucoup de critiques. Pourquoi ne pas laisser le temps à cette démarche de faire ses preuves, de démontrer son intérêt, et peut-être sa raison d'être par rapport à d'autres certifications.. A réfléchir
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