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La spéculation en ligne de mire du ministre de l’Agriculture pour l'accès au foncier
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Débats
La spéculation en ligne de mire du ministre de l’Agriculture pour l'accès au foncier

Venu le 9 janvier à l’Agrocampus de Tours-Fondettes à la rencontre de jeunes, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a prôné l’action législative et fiscale pour lutter contre la spéculation foncière. Il a aussi souligné la nécessité d’une remise en cause des politiques publiques face au changement climatique.
Par Ingrid Proust Le 12 janvier 2023
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La spéculation en ligne de mire du ministre de l’Agriculture pour l'accès au foncier
En déplacement à l’Agrocampus de Tours-Fondettes, Marc Fesneau a enchaîné les tables rondes avec des élèves et a répondu aux questions du public. - crédit photo : Ingrid Proust
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« Tout le monde dit ’il faut installer des jeunes, c’est affreux tous ces agrandissements d’exploitations’. Mais dans les faits, les jeux des acteurs ce n’est pas cela. Le risque principal, c’est la spéculation, c’est que la terre échappe aux acteurs fonciers traditionnels. Nous avons besoin de travailler sur la régulation de l’accès au foncier, sur la fiscalité par exemple ». En déplacement le 9 janvier à l’Agrocampus de Tours-Fondettes, qui regroupe un lycée agricole et viticole et un CFA-CFPPA, Marc Fesneau a enchaîné les débats avec des jeunes, notamment sur l’installation, dans le cadre de la concertation pour la future loi d’orientation et d’avenir agricole.

Interpellé par un élève sur les SAFER, dont le fonctionnement est parfois contesté, comme en Provence Alpes Côte d’Azur récemment, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a livré un avis mi figue-mi raisin sur le sujet. « Les Safer régulent l’accès au foncier de façon parfois imparfaite. Peut-être faudrait-il plus travailler avec les collectivités ? Les Safer sont utiles si on leur donne les moyens d’agir par la loi, avec par exemple la loi Sempastous ». Cette loi a été votée en décembre 2021 pour lutter contre les risques d’accaparement des terres, par le contrôle des transferts de parts sociales dans les sociétés agricoles.

Boîte à outils

Au fil des débats avec les élèves de l’Agrocampus de Tours-Fondettes, Marc Fesneau s’est également exprimé sur le changement climatique. « Nous avons construit notre modèle sur les indications géographiques. Comment produire le même Chinon ou Bourgueil alors qu’il fait 40°C l’été et que le gel survient un an sur deux ? Nous devons accompagner les producteurs par la recherche, afin de remettre en cause certaines choses. Et les politiques publiques doivent aussi se remettre en cause. Il faut vous donner une boîte à outils pour vous adapter ». Si le ministre se montre confiant « sur la transition des phytos et des pratiques », il confie être en revanche « plus affolé par la production de viande cellulaire en laboratoire par quelques multinationales ».  

Marc Fesneau a conclu son déplacement en lançant le challenge « Une forêt d’idées » afin de promouvoir la participation des lycées agricoles à l’engagement présidentiel d’un milliard d’arbres plantés d’ici 10 ans. L’Agrocampus de Fondettes a déjà lancé un projet d’agroforesterie sur sa ferme laitière, et pourrait aussi planter des arbres dans ses vignes de Chinon. 

 

 

Assurance récolte : « Faisons déjà tourner le nouveau système avant de travailler sur la moyenne olympique »

Interrogé par Vitisphere sur la question du calcul de la moyenne olympique alors que la réforme de l’assurance récolte entre en vigueur, Marc Fesneau n’entend pas agir avec précipitation sur le sujet. « Nous avons doublé avec l’Union européenne le budget de l’assurance récolte pour en faire un système plus protecteur. Ce dossier de la moyenne olympique prendra des mois, des années au niveau de l’OMC. Faisons déjà tourner le modèle que nous avons réformé et mettons-nous d’accord avec nos partenaires européens sur ce que nous voulons : une moyenne olympique réajustée, ou sa suppression ».

Quant à l’amortisseur électricité mis en place par le gouvernement pour aider les TPE et PME face à la flambée des coûts, et jugé insuffisant par la Fnsea, le ministre a assuré que « les exploitations agricoles et viticoles pourront être soutenues par des aides complémentaires ».

 

 

 

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Tous les commentaires (1)
VignerondeRions Le 12 janvier 2023 à 13:59:51
Encore une fois on parle de l'arbre qui cache la forêt. Le problème ce n'est pas la spéculation sur le foncier, c'est le revenu du travail des agriculteurs. Aujourd'hui les filières ne rémunèrent pas le travail. Même celles qui fonctionnent sont sous perfusion de la PAC. Comment vous pouvez investir sur du long termes avec des visibilités à 3/5 ans. C'est la roulette russe. Une entreprise qui veut fonctionner, elle doit être capable de verser des salaires et charges sociales décents, payer ses investissements, ses frais de fonctionnements, rémunérer le capital immobilisé et dégager des bénéfices pour investir pour demain et couvrir les risques (qu'ils soient climatiques, économiques, etc). Bref le modèle économique de n'importe quelle entreprise dans le monde. Nous sommes très loin du compte. Donc nous sponsorisons tout, nous réglementons, et ça ne fonctionne pas. Ce qui est normal parce que ce n'est pas la vrai vie.
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