ans les allées du parc des expositions de Montpellier, ce mardi 25 octobre en fin de matinée, c’est loin d’être la bousculade et les exposants ne cachent pas leur déception. « Nous sommes venus pour la première fois cette année car nous avions eu de bons échos de la précédente édition. Nous avons repris le domaine en 2020, nous avons besoin de nous faire connaître. Mais en deux jours, nous n'avons eu qu’une dizaine de contacts professionnels. Par contre, nous avons été démarchés par de nombreux fournisseurs : banquiers, experts comptables, fabricants d’étiquettes ou de bouchons… Ce n'est pas ce qu’on attendait » , confient Céline et Frédéric Boudes du Domaine de Blancardy à Moules-et-Baucels près de Ganges.
Un problème de positionnement ?Laurent Causin, directeur commercial du Domaine de Fonsalade en Saint Chinian est tout aussi déçu. Lui aussi n’a pas vu grand monde « J’ai eu moins de 10 contacts. Il y a peut-être un problème de positionnement de ce salon qui communique beaucoup sur l’oenotourisme. Mais nous exposants, ce que nous attendons ce sont des acheteurs. Par chance, j’étais encore sur mon stand le lundi soir à 19h et j’ai pu avoir un contact avec un grossiste très bien implanté dans le CHR. Mais compte tenu des frais engagés, je ne peux pas m’en contenter. Je ne suis pas sûr de revenir l’an prochain ».
Stéphane Molinier, le responsable commercial de la cave coopérative Fontésole à Fontès, n’a pas fait mieux. « J’ai eu une dizaine de contacts parmi lesquels beaucoup de clubs de dégustation et de patrons d’entreprise en quête de leurs cadeaux de fin d’année. Ce n’est pas trop notre clientèle, car cela représente de petits volumes. La seule touche vraiment intéressante a été un importateur scandinave. C’est moins pire que le salon Dégustez en VO qui s’est tenu en mai dernier, mais on ne peut pas se satisfaire de ce résultat. Vinisud ne s’est pas fait en un jour, peut-être faut-il essuyer les plâtres. Ces deux salons feraient-ils pas mieux de se regrouper pour faire une grosse manifestation ».
Responsable commercial au domaine de Soustre à Montady, Sylvain Roche avait participé à la première édition. « Je m’attendais à une montée en puissance de ce salon, c’est l’inverse. Nous n’avons eu que deux contacts vraiment professionnels si on exclut, les étudiants, les guides oenotouristiques, les fournisseurs. Ça fait cher le déplacement ! Les organisateurs ont-ils mis les moyens pour faire venir les acheteurs ? Les salons sont-ils le bon format pour vendre nos vins ? On se pose beaucoup de questions ».
Stéphanie Arnaud du château Faiteau à La Livinière constate également une baisse des contacts par rapport à l’année dernière. « Ce salon tombe pourtant à une bonne date. Après les vendanges, c’est une opportunité pour échanger avec les acheteurs sur le millésime. Mais cette année, la fréquentation n’est pas au rendez-vous. C’est dommage qu’on n’arrive pas à relancer un gros salon des vins méditerranéens ». Séverine Bourrier du Château de l’Ou en Roussillon, assure avoir travaillé sur le salon, mais pas aussi bien que l’année dernière. « Il y a plus d’exposants alors que le nombre de visiteurs est stable. La clientèle est diluée. Cette crise sanitaire a peut-être modifié les habitudes. Les acheteurs ont constaté qu’ils pouvaient acheter du vin autrement qu’en arpentant les salons ».


Vinomed, qui comptait 120 exposants contre 75 l’an dernier a accueilli 1 136 visiteurs sur les deux jours, un nombre identique à celui de l’an dernier. « Le bilan est plus mitigé que l’an dernier, reconnaît l’organisateur, Olivier Darras de Break Events Group. Nous avons pourtant réussi à faire venir deux délégations du grand export : une de Corée et une des USA. Pour la prochaine édition, nous allons continuer à travailler la clientèle internationale, sans délaisser le régional et le national »,