e comte Louis-Michel Liger-Belair préfère rester discret lorsqu’il s’agit d’aborder le volet financier consacré à l’ouverture prochaine de la bien-nommée Cuverie. « Un investissement colossal », résume-t-il donc sobrement, indiquant que la mairie et la région ont participé à hauteur de leurs possibilités. Au 1 rue des communes, au cœur du village viticole iconique de Vosne-Romanée, l’ancienne maison vigneronne des métayers des vignes du domaine Liger-Belair a été rachetée par le comte « pour conserver ces lieux liés à l’histoire de la propriété, dans l’idée d’en faire une maison d’hôtes », explique-t-il en introduction. La réflexion va cependant faire évoluer l’idée de départ vers un autre concept, plus collectif, et pouvant autant bénéficier à l’œnotourisme qu’à la population autochtone. « Nous n’avons plus de café, d’épicerie, de poste ou de lieux où les villageois pourraient se retrouver. De la même manière, il n’y a aucun lieu de dégustation collectif des vins de Vosne-Romanée dans le village, le projet a donc évolué vers une dimension plus collective », reprend le comte Liger-Belair.
Ce dernier souhaite faire sortir l’appellation du côté élitiste qu’elle peut dégager auprès des consommateurs les moins avertis. « Beaucoup de gens ne viennent pas à Vosne-Romanée de peur de ne pas être assez connaisseur ou en drapant l’appellation d’un prestige au côté intimidant. Le cœur du réacteur de ce lieu sera donc le bar à vins proposant 1 000 références, les vins des producteurs locaux qui veulent participer et une dizaine de vins au verre en permanence, dont un Vosne-Romanée pour permettre aux visiteurs de passage de pouvoir déguster un vin local », renchérit Louis-Michel Liger-Belair.
Disposant d’une cuverie ayant inspiré le baptême du lieu, le bâti d’origine a été réaménagé de fond en comble pour y installer un bar à vins, une épicerie biologique et locale, un café (disposant d’une licence IV), de chambres d'hôtes et d'une agence postale. Les finitions sont en cours pour une ouverture planifiée en novembre, « pour que nous puissions boire le verre de l’amitié des cérémonies du 11 novembre au sein de cette nouvelle Cuverie », précise le comte Liger-Belair. L’architecte choisi a parfaitement mis en scène l’idée de « place du village » attendue par le couple Liger-Belair, qui permettra d’offrir un lieu de vie autant pour les locaux que pour les visiteurs de passage.
4 chambres d’hôtes, ouvertes du printemps à l’automne viendront compléter l’offre d’une Cuverie pouvant également accueillir des séminaires d’entreprises. « Le partenariat avec la mairie permet d’ouvrir une agence postale ouverte tous les jours, avec formation d’un agent postal dédié, l’épicerie sera exclusivement achalandée en produits de maraîchers et éleveurs situés dans un rayon d’une dizaine de kilomètres, ainsi que de produits bios », abonde Louis-Michel Liger-Belair. Gérée par un sommelier professionnel, la carte des vins fera figure de fer de lance en proposant les vins des producteurs de Vosne-Romanée qui souhaitent participer, des vins de Bourgogne disposant du label AB, et des vins de toute la France certifiés en biodynamie.
« Le village nous sert et a servi notre famille depuis 200 ans, c’est normal de le servir en retour », défend un comte de Liger-Belair désireux d’apporter sa pierre à l’édifice collectif sans envisager de rentabilité à court ou moyen terme. 2 personnes feront vivre le lieu au quotidien, effectif qui pourra doubler si la fréquentation se montre au rendez-vous.