Foncier viticole

Les viticulteurs de Vosne-Romanée disent oui à la Safer

es viticulteurs de l'appellation Vosne-Romanée villages, 1er crus et Grands crus (Côte d'Or) ont tous été consultés il y a quelques semaines, via un questionnaire, au sujet d'un éventuel passage sous le contrôle de la Safer, pour les futures transactions de vignes dans leur appellation. A l'issue de ce sondage, les viticulteurs se sont prononcés positivement et la décision a été entérinée officiellement par un vote en assemblée générale au sein des ODG le mercredi 25 mai 2016 dernier.

Cette adhésion impliquera d'ici quelques mois pour les futurs vendeurs le respect d'une grille de prix que les deux ODG vont devoir établir pour les villages, 1er et Grands crus de l'appellation. « Nous avons souhaité contrôler nos prix pour ne pas qu'ils explosent, car il y a beaucoup de familles dans le village pour qui c'est leur outil de travail, qu'il faut préserver », justifie Guillaume Rouget, président du syndicat des villages et 1ers crus.

Le système Safer n'est pas parfait

Les transactions devront par ailleurs faire l'objet d'un passage obligatoire en Commission Safer et en « Conseil foncier » de la CAVB. Un moyen de garder un œil (et la main) sur les transactions futures. « Cela pourra faciliter l'installation ou l'agrandissement d'exploitations au détriment de groupes d'investissements qui recherchent un placement financier », poursuit le responsable professionnel.

Pour autant, la décision n'a pas été prise à l'unanimité, une poignée de vignerons s'opposant à celle-ci...La Safer souffre en effet d'une mauvaise image au sein du vignoble, liée à quelques dysfonctionnements rencontrés sur certains « dossiers », ou encore à de vieilles rancœurs. De « vifs débats » ont donc eu lieu au sein de l'appellation ces dernières semaines. « La Safer est actuellement le seul outil que nous avons à ce jour, il ne faut donc pas le casser. Il fonctionne globalement pas mal, même s'il reste perfectible », résume Guillaume Rouget.

Sortie du « système Safer » il y a une vingtaine d'années, l'appellation Vosne-Romanée a donc finalement choisi, comme de nombreux autres villages bourguignons, d'y revenir, pour mettre fin à l'envolée des prix des vignes.