omte et général, Henry Liger-Belair avait surtout pour titre de noblesse un impressionnant patrimoine viticole bourguignon, dont le monopole de la Romanée reste le joyau, rehaussé par une couronne de parcelles des Côtes de Nuits : premier Cru Les Chaumes, Vosne-Romanée La Colombière, Vosne-Romanée premier cru aux Reignots... S'il n'exploitait pas directement le vignoble familial (l'ayant mis en métayage, avec une commercialisation par le négoce), Henry Liger-Belair avait changé son fusil d'épaule quand son fils, le vicomte Louis-Michel Liger-Belair, lui a déclaré son désir de reprendre les vignes familiales. Un vœu qui ne s'est réalisé qu'en l'an 2000, avec la création du domaine du Comte Liger-Belair, une fois que Louis-Michel Liger-Belair a été diplômé ingénieur en agriculture et œnologue (université de Dijon).
Disparu cette fin janvier, comme le rapporte le journaliste Laurent Gotti, Henry Liger-Belair avait réglé son pas sur celui de son arrière grand-père, Louis Liger-Belair, général napoléonien s'étant installé en Bourgogne en 1815, à la chute du Premier Empire, avec le rachat du château de Vosne-Romanée et de vignes (monopoles de La Romanée, de la Tâche et de la Grande Rue, ainsi que des parcelles du Clos Vougeot ou de Chambertin). Si cet ensemble viticole a été démantelé en 1933, ce qu'il en reste est repris en main par Louis-Michel Liger-Belair, qui exploite 8,7 hectares en Côtes de Nuits (dont 5,5 hectares en location depuis 2006), ainsi que 15 hectares dans le Beaujolais (AOC Fleurie).
[Photo : Henry Liger-Belair (à gauche) et Louis-Michel Liger-Belair (à droite) ; Domaine Liger Belair]