a Bourgogne perd l'un de ses vignerons passionné d'aligoté ce mardi 4 octobre. Diplômé en commerce et finance, Alexandre Brault entame une première vie professionnelle en tant qu'analyste financier. Mais, dès 28 ans, il se laisse tenter par le monde du vin et se forme à l'école de commerce de Dijon, au sein du Mastère commerce international vins et spiritueux. Il rejoint dans la foulée le secteur viticole de la banque CIC, avant de passer du côté de la production à Beaune. Il y rejoint Alex Gambal, propriétaire américain, dont il cogère le négoce. Le duo se distingue alors en achetant des vignes dans les années 2010, préfigurant ce qui deviendrait une tendance de fond dans le négoce bourguignon.
Quand, en 2019, le groupe Boisset rachète Alex Gambal, Alexandre Brault décide de prendre un nouveau virage. Alors âgé de 37 ans, il monte son propre domaine à Meursault, puis à Monthelie. Il y produit des cuvées de chardonnay et pinot noir d'appellations prestigieuses de Côte d'Or, grâce à des approvisionnements de l'époque Gambal.
Mais son projet d'avenir se porte vers l'aligoté, cépage qui le passionne, et dont il achète quelques parcelles. Il fait d'ailleurs partie des premiers Aligoteurs, cette association de défense et de promotion du cépage en Bourgogne, créée en 2018. « Alex a rapidement rejoint le bureau. Il s'occupait, avec beaucoup d'engagement, du recrutement des nouveaux membres, un travail assez lourd », témoigne Jérôme Galeyrand, vigneron à Brochon, l'un des fondateurs. Benoît Pagot, du domaine Gouffier, également membre du bureau de l'association, regrette un «épicurien passionné par la Bourgogne comme par l'Italie », d'où la femme d'Alexandre Brault est originaire. «Il avait noué des liens solides là-bas. On était à un mois de partir quand il nous a annoncé ses problèmes de santé. Il avait tout organisé.»