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Les journalistes de Que Choisir répondent aux critiques de la filière vin
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Fraude
Les journalistes de Que Choisir répondent aux critiques de la filière vin

Suscitant l’émotion, positive ou négative, le dernier dossier du mensuel portant sur l’ampleur des pratiques illicites dans les vins alimente le ressentiment d’opérateurs viticoles. Le point avec ses auteurs.
Par Alexandre Abellan Le 03 octobre 2022
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Les journalistes de Que Choisir répondent aux critiques de la filière vin
« Nous sommes bien conscients que le dossier suscite de l’émotion, notamment chez les viticulteurs qui font bien leur travail. Mais notre angle était la fraude » rapporte Pascale Barlet. - crédit photo : Aperçu du dossier de Que Choisir.
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ncore un sale coup du Covid-19 ! Si les vins de Bordeaux sont au cœur des 8 pages du dossier de Que Choisir intitulé "Comme une odeur de vinaigre", c’est à cause du confinement qui a mis un coup d’arrêt au début d’enquête des journalistes Pascale Barlet et Arnaud de Blauwe : prévoyant une enquête plus large au départ, ils se sont concentrés sur Bordeaux et Bourgogne (respectivement 8 et 2 dossiers judiciaires évoqués dans le dossier). « L’idée n’est pas de traiter seulement Bordeaux, mais les fleurons du vignoble avec la Bourgogne. Il s’avère qu’à Bordeaux nous avons eu davantage de témoignages sur des affaires » indique Pascale Barlet. « On a fait un choix, qui s’appelle un angle. Comme tous les choix il peut être contestable et critiquable. Il l’est d’ailleurs » ajoute Arnaud de Blauwe, soulignant que l’« on ne va pas se mentir, le milieu du vin à Bordeaux est assez intéressant à décortiquer pour de nombreuses raisons (plus grand vignoble de France, plus prestigieux…). »

Si le focus bordelais de ce dossier revient dans de nombreuses critiques de la filière bordelaise (notamment dans cette tribune), les contempteurs de Que Choisir reprochent la reprise des propos sans fondements factuels de Caroline Baret, magistrate retraitée ayant jugé une série d’affaires vitivinicoles récentes, estime qu’« environ 40 % du vin de Bordeaux est mélangé ». Pointant qu’un certain nombre d’affaires n’arrivent pas jusqu’en audience, Arnaud de Blauwe indique que cette estimation est argumentée et étayée par la juge retraitée : « on peut penser que le chiffre est crédible. Mais on parle de mélange. » Dans un commentaire déposé sur Vitisphere, l’ancienne magistrate confirme ses propos (« ce ratio est cohérent, au vu des chiffres des douanes, de la dreets (dont la plupart de l'activité se termine par des observations, celles-ci n'étant pas portées sur la place publique) ») et précise parler « ici de vins mélangés, et non uniquement coupés. Ceci concerne les excédents non partis à la distillerie, les vins de négoce improprement rattachés à un nom de propriété, les hectos "francisés", d'autres pratiques ».

Affaire Ferrer

Défendant l’« idée de faire une enquête et de dresser le paysage de ce que l’enquête a amené à découvrir », Pascale Barlet note que « nous sommes bien conscients que le dossier suscite de l’émotion ». Mais plus que les attaques sur un angle ou un chiffre, Arnaud de Blauwe se demande « pourquoi personne ne réagit sur l’affaire Yanka Ferrer ? Pour lever les doutes, il faudrait que l’affaire soit traitée. » Revenant dans la filière, la critique sur les pistes amorcées dans un sous-entendu ou la pirouette d’une interrogation découle des inconnues restant en suspens pour Arnaud de Blauwe : « beaucoup d’éléments font que l’on doit laisser planer doute ».

« Ce papier choque les Bordelais, mais, en tant que citoyens, ils ne seraient pas choqués si Que Choisir faisait un papier sur les coulisses de l’Autorité du Médicament » estime le journaliste, affirmant que « notre rôle est d’aller voir ce qui se passe dans les coulisses ». Relevant l’intérêt des lecteurs pour ces informations, Pascale Barlet pointe le rôle de Que Choisir pour interpeller les autorités. Notamment sur le manque de personnel dans les services de contrôle des Douanes et de la Répression des Fraudes. « C’est une vraie inquiétude à Que Choisir : la force publique se retire et il y a de plus en plus d’autocontrôles » réagit Arnaud de Blauwe.

Mais à l’avenir, si le duo d’enquêteurs se repenche sur le vin, ce sera sans doute en Languedoc, Touraine, Côtes de Provence…

 

Correctif et précision

Dans leur article publié, les auteurs relèvent deux erreurs à corriger. Comme les conditions climatiques du millésime 2021 rapportées sous l’année 2022. Concernant les contrôles inopinés, ils « ont essentiellement lieu entre la période des vendanges et non d'avril aux vendanges » indique Arnaud de Blauwe. Deux correctifs qui seront publiés dans le prochain numéro du mensuel.

 

 


 

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Tous les commentaires (7)
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Ludo Le 31 mai 2024 à 03:10:09
Le fin mot de l'affaire Ferrer?,?....Je suis le frère de Y .FERRER, et j'aimerais bien savoir...Quand, je demande à la famille...ils disent..il faut pas croire tout se qu'il se dit...?...alors,..??...Quelqu'un peut-il m'en dire ,un peut plus ??...Merci
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Maxime Le 05 octobre 2022 à 07:37:46
Ha ça, quand une nouvelle est mauvaise il est plus facile d'attaquer le messager que de réellement s'attaquer au problème, réaction prévisible de la profession, rien de nouveau sous Le soleil.
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stephany Le 03 octobre 2022 à 20:37:40
oui nous sommes heureux que les journalistes de UFC sortent des dossiers. Mais dites-moi ? On fait du vin, on ne sauve pas des vies, parfois on les égaie tout au plus. Donc on peut se détendre? Il y a tellement de sujets bien plus importants que de tirer sur l?une des filières qui fait briller la France sur tous les continents. Bon après, il y a ce snobisme insupportable j?en conviens qui peut parfois incommoder certains. Et la lessive ? UFC QUE CHOISIR ? Vous allez vous y attaquer ? Parce que ça ! Ca fait des années que j?essaie de faire sortir une étude mais bizarrement nada ! Personne ! Rien ! Alors ? On en parle ?
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Marie Le 03 octobre 2022 à 13:52:49
Je suis d'accord avec MG, le magazine Que choisir est à destination du public et non des professionnels de la filière. Ainsi il se doit d'être clair dans ses propos, qui non expliqués sont trompeurs. L'exactitude fait partie de la déontologie des journalistes, donc si les journalistes de l'article n'expliquent pas de manière claire dans leur article ce que signifie "mélanger" ils ne respectent pas cette déontologie. Cela peut donc embrouiller les consommateurs, ce qui est l'inverse de l'objectif de ce magazine il me semble.
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dr tissot Le 03 octobre 2022 à 09:56:39
le papier est la gangraine de notre milieu, combien de millier d'hecto sont bordelisé ou bourgognisé? combien de monocepages en france ne contiennent pas un gramme du cepage en question? et les fraudes au millesime? les copeaux sur des AOP qui les intedisent? le milieu viticole est une mafia ou l'omerta regne, bordeaux est pointé du doigts mais toutes les regions sont complices. vivement l'ampelographie moleculaire, que l'adn vienne confondre les tricheurs!
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Albert Le 03 octobre 2022 à 08:48:41
De lire à la fin de votre article ce propos du journaliste enquêteur que " .. la vraie inquiétude à Que Choisir .. " me conduit à me souvenir de ceci : - dès 2001, il y a eu une inversion totale et fondamentale des modalités du contrôle des opérateurs par l'instauration d'une comptabilité matières déclarative, dont la sincérité a priori a été laissée à la charge des opérateurs - le contrôle a posteriori de ces écritures (cohérence) fut dès lors réalisé par l'Administration (principe du renversement de la charge de la preuve). - le sacro saint principe de l'auto-contrôle a été un point majeur de la mise en place des IG version UE, et de l'elaboration de leurs cahiers des charges (ndlr : les ratios de contrôle externe sont de mon point de vue assez faibles, certes à un niveau qui garantit encore une crédibilité au dispositif - je n'oublie pas que le contrôle externe et la certification du produit ont un coût élevé .. et c'est bien là la grande interrogation que l'on pourrait avoir sur la pérennité d'un tel système à mon sens > dans le contexte actuel, valoriser sa production via une IG a un coût, probablement évolutif à la hausse, qui amènera certainement des producteurs à passer au VdF).
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MG Le 03 octobre 2022 à 08:08:11
Quand une personne lit-cela "estime qu?« environ 40 % du vin de Bordeaux est mélangé ». " : pour elle, environs moitié du vin de Bordeaux est frelatés. Qu'on dise qu'il y a des volumes livrés en retards à la distillerie, mélangés et pas coupés etc c'est de la littérature : le toréador a porté le coup de grâce.
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