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Réponse outrée du vignoble bordelais à Que Choisir
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Lettre ouverte
Réponse outrée du vignoble bordelais à Que Choisir

Ce n’est pas peu dire que le dossier de 8 pages sur "la grande foire des fraudes" du mensuel Que Choisir (de l’Union Fédérale des Consommateurs, l’UFC) a heurté dans le vignoble bordelais. Sortant de ses gonds, Nicolas Lesaint, le responsable technique du château de Reignac, fait le point dans cette tribune de haut vol, où le comique du marronnier journalistique se dispute au tragique du matraquage d'une filière.
Par Nicolas Lesaint Le 30 septembre 2022
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Réponse outrée du vignoble bordelais à Que Choisir
« C’est l’époque des foires aux vins, alors un peu de vomi sur quelques étiquettes surtout bordelaises ça te manquait » tacle Nicolas Lesaint, demandant « qu’on nous lâche la grappe en septembre ». - crédit photo : Nicolas Lesaint
C

her UFC je t’ai lu ce matin,

J’ai reconnu tout de suite ton style, quels beaux journalistes vous faites, mais au fait quel est ton but ou plutôt tes buts ? Informer le consommateur sans parti-pris et sans orientation malsaine ? Ou au contraire désinformer et défigurer pour répondre favorablement à la mouvance qui te plait du haut de ton beau fauteuil de connaisseur ? Il faut dire que ta lutte contre l’arnaque et le vol du consommateur force le respect, reportages sur le terrain, renseignements pris auprès de figures contestatrices du milieu, écoutes de magistrat et de particuliers s’étant autodécrétés spécialistes du sujet étudié, à ce niveau-là de la compétition je pense que tu pourrais intégrer l’équipe des Avengers. Spécialiste de la ponctuation, tu aimes tellement saupoudrer tes articles de points d’exclamation et de suspension lorsqu’à bout d’arguments tu veux distiller le doute, la peur, l’arnaque. À côté de toi, les revues telles que Détective palissent de tant de professionnalisme.

Aujourd’hui, de nouveau devrais-je dire, c’est au monde du vin et à ses voleurs que sont tous ces vignerons, que tu t’attaques, et oui c’est l’époque des foires aux vins, alors un peu de vomi sur quelques étiquettes surtout bordelaises ça te manquait, oh une fois par an ce n’est pas trop non plus me diras-tu. Que tu es magnifique mon UFC dans ta cape de super héros, que tu es rayonnant lorsque tu nous sous entends que la DGCCRF prévient toujours le vigneron avant de venir chez lui (sous-entendu le vigneron peut bien vite tout cacher, je peux t’assurer que non ils ne préviennent pas, c’est bien là le but du jeu), que tu es extraordinaire lorsque tu expliques que d’après un magistrat à la retraite 40 % des vins bordelais sont coupés avec des vins d’autres régions ou que le nom de Bordeaux vient de « boueux » et que « c’est une ville du pillage ». Mais vois-tu une fois de plus tu es passé à côté, préférant détruire que comprendre et parler aux bonnes personnes, celles qui travaillent d’arrache-pied survivant dans le respect d’un état de droit qui chaque année renforce les règles de production. « Comme une odeur de vinaigre » tu ? J’aurais utilisé une autre métaphore en lisant ta prose ce matin, mais que veux-tu, au moins pour une fois as-tu décidé de regrouper Bordeaux et Bourgogne, certainement une tentative d’ouverture à cet univers que tu ne cherches décidément pas à faire découvrir clairement, honnêtement, professionnellement, à tes lecteurs.

Des brebis galeuses il y en a, oui, c’est vrai, comme partout, dans chaque profession, dans chaque métier, même chez les journalistes me souffle-ton, alors doit-on pour autant oublier les bons, les grands, les beaux ceux qui dans chaque métier, et heureusement c’est à chaque fois une très grande majorité de personnes concernées ?

Je me revois encore il y a déjà une dizaine d’années écrire un texte prémonitoire dans lequel j‘avais un rêve, oui un rêve qu’on nous lâche la grappe en septembre, un fantasme d’objectivité et d’écoute où des professionnels viendraient parler aux petits bouseux que nous sommes nous les nantis vignerons bordelais. Mais voilà le marronnier refleurit toujours en septembre. Certainement un autre type de claquement de bottes que veux-tu.

Allez, sur ce je t’embrasse bien fort et te dis à très bientôt, pour les primeurs ou en septembre prochain, tu ressortiras tes témoins, tu rouvriras le robinet de tes idées tu lâcheras tes points de suspension et nous nous continuerons à faire des vins beaux, grands, petits, colorés, fruités, remplis d’âmes et d’histoires que tu es toujours bien incapable d’entendre sans les transformer en films d’horreur

Bisous.

 

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Tous les commentaires (15)
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Michael Defrance Le 03 octobre 2022 à 07:15:27
Un journalisme approximatif qui dénonce maladroitement des problèmes. Et une réponse passionnée d'un bordelais qui use la même approximation pour se défendre. (Travaillez ensemble afin d'être plus précis, et peut être trouver une solution ? ) Les problèmes existent mais malheureusement ces échanges n'apportent rien de constructif. Mettez vos égos de côté et avancez.
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Lolo Le 02 octobre 2022 à 23:43:39
Trop de magouille dans les vins de Bordeaux..c'est connu..
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Sophie Le 02 octobre 2022 à 21:17:52
Combien de viticulteurs dans le bordelais? Combien d'affaires ou fraudes? Ou sont les chiffres et l'étude serieuse , valable, de fond, qui nous permettent dans l'histoire de douter de l'ensemble du vignoble bordelais?
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J.Henry DAVENCE Le 02 octobre 2022 à 09:52:40
Cher Nico Je m'emploie tous les jours sur mon domaine à la recherche de l'exemplarité à la vigne, à la cave et auprès de mes clients. Cela occupe grandement mon temps. J'ai longtemps ?uvré pour le collectif (en grande partie contre la politique viticole libérale française et européenne) et ce ne sont pas des commentaires (aussi bons et argumentés soient-ils) qui vont changer les choses (ni les dirigeants professionnels viticoles actuels!!!). Il n'y a pas de fumée sans feu et si l'UFC "s'amuse" avec les vins bordelais ce n'est malheureusement pas sans raisons.
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Albert Le 02 octobre 2022 à 09:41:49
Même si on ne peut pas reconnaître au vignoble bordelais de nous enthousiasmer par ses errements, ses "jérémiades", il me paraît juste, nécessaire et utile de s'élever contre la pratique biaisée du journalisme (non objectivé et parfaitement argumenté) soutenue par UFC dans son enquête. En particulier, j'ai été très étonné que la pratique de la fraude (sous-entendu "assez généralisée" dans le vignoble) soit ainsi alléguée. Non, le journalisme n'a pas vocation à discréditer en étant partie prenante à ce travail de déconsideration : mais il doit nous éclairer avec un vrai travail documenté, en toute objectivité.
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AFuster Le 01 octobre 2022 à 10:48:10
Voyez-vous, Mélanie, Nicolas s'indigne (je crois à juste titre) des procédés employés dans l'article de l'UFC et je crains que votre procédé argumentatif ne soit pas plus glorieux que celui de l'UFC. Car que faites vous ? Vous essayez de discréditer Nicolas au motif qu'il trainerait telle ou telle casserole. L'adage le dit : "qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage", autrement dit : on ne va pas perdre son temps à répondre aux arguments de celui qui a été condamné. Cette position est absurde. Et indigne. Comme vous le dites : Nicolas est Directeur technique ... or la condamnation porte sur des questions de communication. Il faudra donc nous expliquer en quoi il peut en être tenu pour responsable. Je vous renvoie en outre à l'origine de la plainte qui mena à la condamnation : un choix publicitaire qui n'a pas plu à tous et dont il me semble que l'assimiler à une "pratique commerciale trompeuse" est un rien abusif. Quoiqu'il en soit je le dis et le répète : eut-il été personnellement condamné pour quelque motif que ce soit, cela ne justifierait pas de botter en touche sans répondre à ses arguments, au motif qu'il a été un criminel notoire. (je vous fais gagner du temps : vous pouvez vous dispenser de me répondre. Le motif en est simple : Nicolas est un ami de longue date (nous nous sommes connus à l'entrée en DNO, en 1996) et c'est un garçon charmant (un rien bisounours à mon gout). Je suis donc d'un odieux parti pris)
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Marrimpoey Le 01 octobre 2022 à 10:26:17
Merci à Nicolas Lesaint de dire tout haut et d? écrire ce que beaucoup de ces collègues vignerons pensent tout bas mais n? osent pas dire. Que dire de plus sinon que la profession, j? englobe les viticulteurs, les vignerons faisant leur vin, les ?nologues reçoivent trop souvent des coups bas cherchant à les discréditer. Il est possible de parler et d? écrire sur les erreurs commises dans les vignobles et dans les caves sans pour autant diffamer. Un journaliste d? investigation devrait avoir comme éthique la recherche de l?information vraie, le commentaire juste au lieu de se plaire à mal informer . Nicolas Lesaint dit les mots justes, appropriés et je lui rends un humble hommage pour le combat Qu? il mène pour défendre la profession. Humble commercial dans le grand monde du vin, je remercie cette tribune qui permet à chacun de s? exprimer. Georges Marrimpoey
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Nico Le 01 octobre 2022 à 09:22:50
Et vous Henry vous le défendez comment la cause de façon audible?
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J.Henry DAVENCE Le 01 octobre 2022 à 08:29:59
Je vous avoue humblement que je commence en avoir marre des jérémiades bordelaises. Ils ont généré en grande partie les problèmes qu'ils rencontrent aujourd'hui, tant au vignoble qu'au commerce. De grâce, parlons des choses qui fonctionnent dans la viticulture française car heureusement il y en a et ne faites pas de pub à l'UFC en polémiquant.
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Albert Le 30 septembre 2022 à 21:13:09
Peu m'importe si Monsieur Lesaint a quelques casseroles. Ici, ce n'est pas le sujet. Par contre, je lui accorde que le "journalisme" version UFC-Que choisir est assez détestable.
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Moritz Le 30 septembre 2022 à 20:55:13
Cher Nicolas, un immense bravo pour tes talents de répliques qui sont juste exactes par rapport à ces "journalistes savants " assis dans leurs tours dorées à Paris, capitale de la bien séance. Qu'às tu raison de décrier ce monde vilain qui ne cesse de nous accabler, dans leurs sacro saintes ZFE , et qui viennent en vtt électriques renifler la sueur générée par l'excès de labeur dont nous sommes victimes jour après jour. Je ne les embrasse pas ces faux culs qui viennent en pique assiettes là où il faut être vu. Je t'embrasse toi, mon collègue, en toute amitié, de la belle Alsace
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Nico Le 30 septembre 2022 à 20:08:43
Sacré Mélanie, condamnation avec sursis pour utilisation du mot cru alors que nous ne sommes pas cru classé en effet. Sur une publicité de mon boss plaisantant, a tord, sur la notion de rapport qualité prix. Vous connaissez la définition juridique de "sursis ". Désolé d'essayer d'expliquer qu'il y a de grands terroirs oubliés un peu partout en Gironde
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Henry Le 30 septembre 2022 à 17:28:40
La critique acerbe (bêtement méchante) donne un côté désespéré et assez peu rigoureux à l'ensemble. Pas sûr que la cause soit bien défendue ainsi.
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MG Le 30 septembre 2022 à 16:09:56
Oui, c'est bien ce château : il a osé émettre un doute sur la pertinence actuelle du classement de 1855 : un crime de lèse-majesté.
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Mélanie Le 30 septembre 2022 à 15:47:52
Monsieur Lesaint est bien le même qui est directeur technique du château de Reignac, condamné en 2017 pour pratiques commerciales trompeuses et publicité comparative illicite?
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