her UFC je t’ai lu ce matin,
J’ai reconnu tout de suite ton style, quels beaux journalistes vous faites, mais au fait quel est ton but ou plutôt tes buts ? Informer le consommateur sans parti-pris et sans orientation malsaine ? Ou au contraire désinformer et défigurer pour répondre favorablement à la mouvance qui te plait du haut de ton beau fauteuil de connaisseur ? Il faut dire que ta lutte contre l’arnaque et le vol du consommateur force le respect, reportages sur le terrain, renseignements pris auprès de figures contestatrices du milieu, écoutes de magistrat et de particuliers s’étant autodécrétés spécialistes du sujet étudié, à ce niveau-là de la compétition je pense que tu pourrais intégrer l’équipe des Avengers. Spécialiste de la ponctuation, tu aimes tellement saupoudrer tes articles de points d’exclamation et de suspension lorsqu’à bout d’arguments tu veux distiller le doute, la peur, l’arnaque. À côté de toi, les revues telles que Détective palissent de tant de professionnalisme.
Aujourd’hui, de nouveau devrais-je dire, c’est au monde du vin et à ses voleurs que sont tous ces vignerons, que tu t’attaques, et oui c’est l’époque des foires aux vins, alors un peu de vomi sur quelques étiquettes surtout bordelaises ça te manquait, oh une fois par an ce n’est pas trop non plus me diras-tu. Que tu es magnifique mon UFC dans ta cape de super héros, que tu es rayonnant lorsque tu nous sous entends que la DGCCRF prévient toujours le vigneron avant de venir chez lui (sous-entendu le vigneron peut bien vite tout cacher, je peux t’assurer que non ils ne préviennent pas, c’est bien là le but du jeu), que tu es extraordinaire lorsque tu expliques que d’après un magistrat à la retraite 40 % des vins bordelais sont coupés avec des vins d’autres régions ou que le nom de Bordeaux vient de « boueux » et que « c’est une ville du pillage ». Mais vois-tu une fois de plus tu es passé à côté, préférant détruire que comprendre et parler aux bonnes personnes, celles qui travaillent d’arrache-pied survivant dans le respect d’un état de droit qui chaque année renforce les règles de production. « Comme une odeur de vinaigre » tu ? J’aurais utilisé une autre métaphore en lisant ta prose ce matin, mais que veux-tu, au moins pour une fois as-tu décidé de regrouper Bordeaux et Bourgogne, certainement une tentative d’ouverture à cet univers que tu ne cherches décidément pas à faire découvrir clairement, honnêtement, professionnellement, à tes lecteurs.
Des brebis galeuses il y en a, oui, c’est vrai, comme partout, dans chaque profession, dans chaque métier, même chez les journalistes me souffle-ton, alors doit-on pour autant oublier les bons, les grands, les beaux ceux qui dans chaque métier, et heureusement c’est à chaque fois une très grande majorité de personnes concernées ?
Je me revois encore il y a déjà une dizaine d’années écrire un texte prémonitoire dans lequel j‘avais un rêve, oui un rêve qu’on nous lâche la grappe en septembre, un fantasme d’objectivité et d’écoute où des professionnels viendraient parler aux petits bouseux que nous sommes nous les nantis vignerons bordelais. Mais voilà le marronnier refleurit toujours en septembre. Certainement un autre type de claquement de bottes que veux-tu.
Allez, sur ce je t’embrasse bien fort et te dis à très bientôt, pour les primeurs ou en septembre prochain, tu ressortiras tes témoins, tu rouvriras le robinet de tes idées tu lâcheras tes points de suspension et nous nous continuerons à faire des vins beaux, grands, petits, colorés, fruités, remplis d’âmes et d’histoires que tu es toujours bien incapable d’entendre sans les transformer en films d’horreur
Bisous.