armi les plus sinistrés de 2021, les vignerons du Jura voient la roue tourner. « Il y a un très gros potentiel cette année, typique d’une millésime qui suit un gel difficile. On est sur un style 2018 en quantité », se réjouit Damien Courbet, vigneron à Nevy-sur-Seille.
Un potentiel de récolte qui a échappé jusqu’ici aux tourments des aléas climatiques. Rachel Outhier, technicienne de la Société de Viticulture du Jura, s’en réjouit. « On a eu très peu d’impacts de gel. Et la grêle est tombée de manière très localisée. L’ensemble du vignoble est plutôt préservé, on est chanceux quand on voit ce qui a pu se passer ailleurs. »
De même, la pression sanitaire n’en était pas une. « On a eu peine à trouver le mildiou. Et l’oïdium est sorti plutôt tardivement, avec une pression assez moyenne, moins forte que ce qu’on attendait. » De son côté, Damien Courbet déplore seulement « quelques sorties de mildiou mosaïque en dessus de feuillage en toute fin de saison, et un peu d’oïdium sur chardonnay. »
Le Jura échappera-t-il également aux méfaits de la chaleur ? C’est moins probable. Les premiers dégâts sont déjà visibles sur poulsard, cépage réputé sensible aux pics de température. «Il y avait une belle sortie, mais des grappes ont grillé, le résultat nous inquiète un peu », déplore Rachel Outhier. Dans le reste du vignoble, on voit aussi les « premiers signes de stress hydrique sur les feuilles du bas».
Ainsi, la pluie est ici devenue une priorité. Damien Courbet espère « que la récolte va finir de mûrir par photosynthèse, et pas pas concentration comme en 2020. Ça nous embêterait beaucoup de gâcher un si beau millésime ».
Des précipitations dont dépendront aussi les dates de vendanges. « On est à début véraison sur chardonnay et pinot noir, dans la lignée de 2018 ou 2020 », rapporte Rachel Outhier. « Mais ça fait plus de 10 jours qu’on y est, ça n’avance pas vite», complète Damien Courbet. Un ralentissement à attribuer aux fortes chaleurs, et qui pourrait décaler les dates. Elles seront, quoi qu’il en soit, très précoces pour le Jura. «Pour les crémants on parle du 15-20 août, pour les blancs secs, plutôt fin août, au plus tard début septembre. »