La tendance se confirme pour les vins du Jura : la récolte 2021 est historiquement basse. De l’ordre de 30 % d’une vendange normale. Essentiellement due au gel, « une perte de récolte de 70 %, c’est énorme ! » souligne Valérie Closset, la présidente de la Société de viticulture du Jura. Le déficit de production est d’autant plus violent qu’il s’inscrit dans une série de petites récoltes : il s’agit du troisième gel en cinq ans. « Sans compter les canicules » indique Valérie Closset, qui ajoute que ces basses « récoltes font que les stocks sont de plus en plus faibles, il n’est pas possible d’en créer. Il est temps de prendre les choses en main. Il n’y aura pas de solution unique, mais une armoire à tiroirs, selon les typologies et les terroirs de chaque entreprise. »
Financé par la région Bourgogne Franche Comté, le département du Jura, l’interprofession (Conseil Interprofessionnel du Vin du Jura) et la SVJ, le plan de résilience lancé ce début d’année est porté dans un premier temps par la Société d’Accélération Technologique (SAT) en lien avec l’Université de Bourgogne et des consultants. Concrètement, les équipes mobilisées vont cartographier les dégâts des gels passés et se projeter sur les risques futurs (pour un rendu en mars). S’ensuivra une étude technico-économique pour indiquer l’exposition des domaines aux risques climatiques par secteur et typologies d’exploitation. « L’objectif est d’avoir des réponses aux questions qui se posent à la vigne (foncier, cépages, moyens de lutte, assurance, coûts de production en incluant les pertes de récolte et le risque climatique…), à la cave (avec gammes de vins et ventilation, travailler sur réserves…) et en termes de trésorerie (actions concrètes avec les Douanes, l’INAO…) » liste Valérie Closset.
La feuille de route de la filière jurassienne est claire : « avoir plusieurs solutions adaptées et un plan clé en main pour être suivi et déboucher sur des demandes d’aides, afin que chaque entreprise soit capable d’avoir une vision sur ses priorités stratégiques » indique la présidente du SVJ, pour qui cet état des lieux est le premier maillon d’un travail collectif pour aboutir à un plan de mise en place courant 2022.