es vignobles expérimentaux permettent à l’Association Nationale Interprofessionnelle des Vins de France (Anivin de France) de peaufiner un itinéraire technique permettant aux vignerons d’obtenir un rendement régulier, compris entre 15 et 20 tonnes de raisin par hectare, et une qualité constante.
La pulvérisation est l’une des opérations clé de la réussite de ces "Vignobles Innovants Eco-responsables" (VIE). Fin juillet dernier, les ingénieurs de l’Institut Français de la Vigne et du Vin de Montpellier sont allés tester plusieurs matériels sur un merlot du domaine de la Redorte, dans l'Aude, taillé mécaniquement en cordon unilatéral libre.
« L’objectif était de voir lesquels garantissent la meilleure protection phyto sur une végétation très épaisse, ici d’1,20 mètre, en faisant faire des économies de produits, et permettant de travailler à haut débit de chantier et de réduire les coûts de production » détaille Sébastien Codis, responsable des essais.
Cinq machines ont été mises à l’épreuve. Trois aéroconvecteurs équipés de buses à turbulence ATR ne traitant qu’une face du rang en direct. Deux appareils sont passés tous les deux rangs, un S21 en voûte droite et un Friuli. Un S21 bi-turbine est quant à lui passé tous les quatre rangs.
« Nous avons également testé un pulvérisateur face par face Calvet Eco+ 2MR 4 descentes avec des buses à chambre de décompression AD limitant la dérive et un pulvérisateur face par face à panneaux récupérateurs Dhugues Koléos porté associé à des buses ITK à fente et injection d’air » précise l’ingénieur.
Chacune est passée dans les rangs à 5 ou 8 km/h avec adaptation du débit pour maintenir un volume par hectare constant. Les turbines ont été positionnées sur grande vitesse compte tenu de l’épaisseur de la vigne.


« Nous avons pulvérisé un colorant alimentaire et réparti des collecteurs dans toute la végétation pour mesurer la dose effective de bouillie déposée sur les feuilles, exprimée en ng/dm² pour 1g de produit pulvérisé par ha, et sa répartition sur la hauteur et la largeur du feuillage ».
Les 1 300 collecteurs analysés ont largement donné l’avantage aux deux appareils face par face, tant sur la quantité de produit déposé que sa répartition au sein du cep de vigne. Le bi-turbine a donné les moins bons résultats. « Son dépôt médian est de 60 ng/dm² contre 120 pour les aéroconvecteurs uniface et 160 pour le Calvet et le Dhugues » indique Sébastien Codis, conscient que ces deux derniers nécessitent un vignoble à la topographie et aux tournières adaptées.
Ces essais ont par ailleurs montré un très faible impact de la vitesse d’avancement. Pour l’ingénieur, sa limite est plus ergonomique qu’agronomique.