Module de pulvérisation en jet projeté se raccordant à une pompe classique, le Wulp se distingue des auteurs pulvérisateurs par son mouvement pendulaire lui permettant de balayer la végétation sous plusieurs angles de pulvérisation, selon un axe perpendiculaire à son châssis de montage et parallèle à l’avancement du tracteur. Le tout grâce à « deux buses d’angles réglables par niveau qui oscillent selon une vitesse et un angle variable combiné avec une buse sur l’axe supérieur » explique Olivier Bonnefond, le dirigeant de l’entreprise charentaise Praysbee (s’adossant sur l’organisme d’inspection Pulvé). Présentant son pulvé par oscillation ce 5 avril, lors des rencontres des clusters Innovin et Vinseo à l’école d’ingénieurs de Purpan (Toulouse), l’entrepreneur souligne que dans le monde des pulvérisateurs, « il y a de l’innovation sur l’Intelligence Artificielle, sur la réduction de dérive, mais rien sur la pulvérisation elle-même, sur le positionnement du produit phytosanitaire au cœur du végétal ». Avec sa proposition d’oscillation, Wulp veut être au pulvé classique ce que la brosse à dent électrique est à son ancêtre manuel : une rupture technologique.
Travaillant depuis deux ans sur cet outil (dûment breveté), Praysbee lance la commercialisation de son module pour la campagne des traitements 2022 en promettant un gain en efficacité des traitements : y compris avec une forte réduction annoncée de la dérive* grâce à des capteurs permettant de couper le débit des buses. « Chaque niveau de pulvérisation est commandé par une électrovanne : pour faire passer ou non du fluide. Ce qui permet une circulation semi-continue évitant les problèmes de bouchage et pouvant couper la pulvérisation quand il n’y a pas de végétation ou que l’on est en bout de rangée (grâce à un capteur ultrasonique) » détaille Olivier Bonnefond, qui promet des développement digitaux pour proposer « une buse pulvérisant les phytos au bon endroit, à la bonne dose ». Technologiquement, la pulvérisation du module Wulp est contrôlée par le système CAN-Bus (ce chaînage permettant une « gestion autonome des capteurs, une gestion quantitative des produits phytos selon la cartographie et une gestion de traçabilité » indique l’entrepreneur).
Pour convaincre les domaines d’adopter sa technologie, Olivier Bonnefond souligne le faible niveau sonore de Wulp, son adaptabilité sur les matériels existants (« dès que le client a une cuve et une pompe à pulvé, on peut se brancher à tout châssis existant : à l’avant, entre les roues, entre le pulvé et le tracteur, à l’arrière du pulvérisateur… ») et son faible prix (1 200 € HT le module seul soit 4 800 € pour 4 descentes permettant de traiter 2 rangs et un coût global de 10 000 € avec l'ajout d'équipements comme un châssis s'écartant selon les rangs, « quand des panneaux récupérateurs vont de 40 à 68 000 € »). Les premières livraisons sont prévues cette saison, « dans tout le vignoble ».
* : D'après son constructeur, Wulp devrait intégrer la liste officielle des matériels de pulvérisation réduisant de 95 % la dérive. « Une nouvelle liste doit être transmise et notre équipement a été intégré, nous l’attendons depuis plusieurs semaines » indique Olivier Bonnefond.
Pesant 3,5 kg, le module Wulp est ici monté sur Monté sur un chassis de démonstration (partie à gauche de la barre métallique centrale). "Nous avons équipé sur tracteur interligne 6 modules permettant de pulvériser tous les 3 rangs. Pour chaque adaptation, nous échangeons avec le propriétaire pour trouver la meilleure solution" explique Olivier Bonnefond.