uand Mathieu et Tom, originaires de régions à bulles, rencontrent Salomé et Thomas, venant d’appellations de vins rouges… cela donne un vin rouge pétillant ! Ces quatre étudiants ont élaboré une cuvée expérimentale, dans le cadre d’un projet tutoré de leur licence pro Viticulture-Œnologie Innovation et Mondialisation. « Nous souhaitions proposer une nouvelle cuvée singulière au domaine et développer les bulles, qui plaisent aux consommateurs » indique Mathieu Solor. Ils les ont réalisées à la cave de leur lycée viticole de Montat, au domaine de Lacoste. « Nous avons eu le vin de base de cabernet franc et de merlot déjà vinifié et assemblé au mois de novembre. Il était non sulfité à 11,5 % vol » se souvient Tom Charrier.
Ils ont ensuite mis en place plusieurs modalités de pression, 4, 5 et 6 bars, correspondant à un ajout au tirage de 16, 20 et 24 g/L de sucres. Dans la liqueur d’expédition, l’idée leur est venue d’ajouter trois types de copeaux, non chauffés, légèrement et fortement chauffés, pour aromatiser le vin qui était resté sur lattes pendant 6 semaines. « Nous avons au préalable fait macérer ces copeaux à 3g/L pendant 1 mois dans trois liqueurs d'expédition à 5, 8 et 10 g/L de sucres » explique-t-il. « A la dégustation, nous avons tous les quatre préféré le dosage à 10 g/L à 5 bars de pression avec les copeaux légèrement chauffés. Le vin n’était pas trop boisé mais structuré avec une aromatique fraiche » décrit Salomé Taisant.


Pour parfaire leur travail, les quatre étudiants sont allés faire déguster leurs vins chez un caviste. « Les consommateurs ont préféré la même modalité que nous. Nous avons fait une petite étude de marché et ils consommeraient ce vin plutôt en apéritif ou sur un dessert. Ils sont prêts à payer entre 5 et 10 € la bouteille mais, en prenant toutes les opérations de vinification en compte avec une simulation du prix d’achat du vin de base, notre coût de production est d’environ 15 € » nuance Thomas Jallon. Une expérimentation audacieuse qui a le mérite de sortir des sentiers battus.