a réserve interprofessionnelle avance dans le vignoble bordelais. « Nous progressons en vue de nous doter au plus vite d'un outil de régulation, pour les AOC qui le voudront » annonce Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), lors de son discours d’ouverture d’assemblée générale ce 23 mai. Il doit s’agir d’« un outil capable d'amortir les chocs climatiques ou commerciaux, comme le pratiquent avec succès nos collègues champenois et charentais » poursuit le viticulteur bordelais. Ajoutant que ce système de réserve ne doit pas rentrer en collision avec les outils actuels : « le Volume Complémentaire Individuel (VCI) est un formidable dispositif qu'il faut préserver et qui peut être adapté pour le rendre plus efficace, il n'est pas question de perdre ce qui fait sa force ».
Notant que d’autres régions viticoles réfléchissent à se doter d’une réserve interprofessionnelle adaptée (interprofessions des vins Pays d’Oc IGP, de la Vallée du Rhône, du val de Loire, d’Alsace…), Bernard Farges, qui préside également le Comité National des Interprofessions du Vin AOP et IGP (CNIV, où un groupe de travail planche sur le dossier), souligne que « quand on a des aléas climatiques, des aléas de commercialisation, ce sont des outils utiles. Ils doivent être adaptés et modernisés. » En discussion avec le ministère de l’Agriculture, le projet bordelais est en voie de finalisation, avec l’objectif de présenté ses modalités de fonctionnement à la prochaine assemblée générale du CIVB, le 11 juillet.


Baptisé « volume régulateur », cet outil ne « suffira pas seul » pour résoudre la crise commerciale touchant les vins de Bordeaux depuis plusieurs années prévient Bernard Farges en conférence de presse, indiquant qu’« il faut agir sur tous les leviers de la commercialisation, de la promotion et de la réduction de surface si besoin ». Si le vignoble bordelais demande un arrachage primé pour résoudre les déséquilibres actuels, l'interprofession souhaite structurer son avenir sur des principes de développement durable collectif. Le cadre collectif de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) des vins de Bordeaux va s’appuyer sur le programme "Bordeaux Cultivons Demain" (13 entreprises labellisées à date, 200 seraient en lice) et sur un plan interprofessionnel "FAIRE filière". Pour Bernard Farges, « FAIRE filière, c'est simple, c'est efficace, c'est évident ! Faisons filière et agissons de la sorte. Soutenons, encourageons toutes les initiatives qui vont dans ce sens ! FAIRE filière c'est veiller à accompagner les mutations, le renouvellent des générations, faire filière c'est s'interdire de ne pas rémunérer à sa juste valeur chaque maillon de notre filière, c'est promouvoir les initiatives de chaque territoire, de chaque AOC, de chaque marque, de chaque propriété portant les valeurs communes... »