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Recours et fronde contre les vignes semi-larges en Champagne
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"NO VSL"
Recours et fronde contre les vignes semi-larges en Champagne

Des vignerons utilisent la procédure nationale d’opposition de l’INAO pour demander l’annulation de la modification adoptée du cahier des charges de l’AOC Champagne.
Par Laurie Andrès Le 06 mai 2022
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Recours et fronde contre les vignes semi-larges en Champagne
Sans grande surprise en Champagne, les vignes semi-larges écartent les rangs. - crédit photo : SGV
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a possibilité de planter en 2023 des Vignes Semi-Larges (VSL), mesure votée et adoptée en juillet 2021 par le conseil d’administration du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV), ne cesse de créer des remous au sein de la filière. Une poignée de vignerons vient de déposer une demande d’annulation dans le cadre de la Procédure Nationale d’Opposition (PNO) auprès de l’Institut National de l’Origine (INAO).

Habitués à faire entendre leur voix, ces vignerons ont décidé ce jeudi 5 mai de déposer un recours auprès de l’INAO en usant de leur droit à s’engager dans une PNO pour faire modifier le cahier des charges avant son homologation. Dans un message relayé sur le réseau social Twitter, Mélanie Tarlant, vigneronne à Oeuilly dans la Vallée de la Marne, et chef de file du mouvement interpelle sur le caractère inédit de l’action : « un ensemble de vignerons #NOVSL en Champagne déposent la première opposition PNO de l’’histoire de la Champagne »

Une Champagne unie ?

Parmi les raisons invoquées pour justifier de ce désaccord, la densité foliaire (automatiquement réduite en cas de conduite semi-larges) garante de la qualité des vins et une voie rêvée pour accroître la mécanisation de la vigne (notamment avec la machine à vendanger), mais aussi des raisons économiques (qui conduiraient à la diminution de 50 % de la main d’œuvre). Avant de déposer la PNO, une pétition diffusée depuis août 2021 reprenant les points cités avait permis de recueillir un peu moins de 900 signatures. Outre le caractère inédit du dépôt de ce dossier, les vignerons engagés craignent de voir une fracture de la Champagne irrémédiable.

« Je suis très inquiet de constater des mouvements et décisions fortement industrielles pour la Champagne. Ayons confiance dans le savoir-faire champenois, respectons notre AOC, plutôt que toujours céder aux sirènes de la facilité afin de simplifier la vie des opérateurs sans ambitions. Une seule AOC, une seule densité de plantation, une Champagne unie et indivisible », déclare Raphaël Bérêche, vigneron au Craon de Ludes sur la route de Louvois (Montagne de Reims).

On s’y attendait

Interrogé, Damien Champy, administrateur du SGV, n’est pas surpris par cette démarche : « On s’y attendait, on se doutait qu’il y aurait un recours, le dossier des vignes semi-larges est un sujet qui divise depuis plus de 20 ans ». Affirmant comprendre les désaccords sur ce sujet il précise que « lors du vote du conseil d’administration le 27 juillet dernier, la majorité n’était pas unanime (34 voix sur 50 se sont prononcées en faveur de l’adoption des vignes semi-larges au sein du cahier des charges). »

Date limite

La date limite pour la participation à cette PNO était officiellement ce jeudi 5 mai à minuit auprès de l’INAO. Opération coup de poing et symbolique ? Les vignerons « NO VSL » ont attendu le dernier jour pour déposer le dossier. Si la procédure aboutit et que le motif de l’opposition est jugé recevable par l’INAO, une modification pourra être apportée au cahier des charges. Une commission d’enquête peut aussi être nommée pour approfondir les raisons de l’opposition avant la publication du texte d’homologation du cahier des charges au Bulletin Officiel du Ministère de l’Agriculture.

Sans grande surprise en Champagne, les vignes semi-larges écartent les rangs.

 

 

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Tous les commentaires (6)
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dan Le 07 mai 2022 à 21:21:05
Quel intérêt d'être contre les VSL ? Elles se comportent mieux vis à vis des gelées printanières, sont moins sensibles aux maladies car plus aérées, moins fatigantes à travailler pour le personnel ! et surtout permettent de diminuer les intrants et d'avoir une surface enherbée plus importante ! Que ceux qui ne sont pas pour, ne soient pas contre! et laissent faire ceux qui y croient !
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MG Le 07 mai 2022 à 07:51:32
Avec la baisse programmée des rendements, il faut moins de surface foliaire si on ne veut pas des vins à 12 % au 5 septembre.
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Serge Régley Le 06 mai 2022 à 18:40:27
Du coté de notre association, nous sommes intervenu pendant l'Enquête Nationale d'Opposition auprès de l'INAO sur les modifications du cahier des charges faites à la demande de l'ODG. Ce qui nous heurte, c'est moins la possibilité de planter des vignes semi-larges en Champagne que d'en avoir fait une priorité sur le dossier de révision de l'aire AOC Champagne, alors que les deux sont liés: Pour ce qui est des VSL, Il y a eu 20 années d'expérimentations concluantes par le CIVC. Outre, effectivement un intérêt économique certain, elles permettent de réduire les IFT/ha dans la mesure où le feuillage est moindre, de réduire le bilan carbone, de faciliter les façons culturales, d'avoir moins recours à de la main d'?uvre, etc... sur ces aspects la demande est pertinente. Sur les raisons climatiques, les points de supériorité sont plus du domaine de la conviction que de la pertinence: la vigne, qui en a vu d'autres, doit bien rigoler dans son fort intérieur.. En tout état de cause, elles doivent faire suite à un arrachage, elles sont facultatives.. Mais où cela ne va plus c'est que, dans la mesure où l'intérêt économique de cette évolution va inciter à des replantations (qui ne sont pour le moment que de 0,7% par an) vigne sur vigne de vignes en bout de course, frappées par des dépérissements, le court-noué et la panachure transmis par le sol, des champignons du bois, sur des sols qui ont porté depuis longue date une monoculture, ...alors même que la Champagne détient, par ses lois organiques, des milliers d'hectares indemnes de viroses et de polluants, bloqués par une révision de son aire de production qui froisse l'ODG. Cette fameuse révision après que le Conseil d'Etat ait conclu dans son arrêt du 29/07/1998 que "l'INAO a entaché ses décisions d'erreur de droit; que celles-ci doivent, par suite être annulées". En fait, l'INAO a travaillé à l'époque sur la base d'une loi de 1984 poussée par la corporation et qui contredit les lois organiques qui fondent la Champagne délimitée. Le fait que l'aire délimitée de l'AOC soit inachevée et en partie "annulée" par la plus haute juridiction administrative française, -depuis 24 ans- que la démarche de modification du cahier des charges ne tienne pas compte de ces terres en instance de réintégration fausse absolument le raisonnement qui conduit aux modifications proposées, selon des critères nobles et vertueux, dont l'intérêt sanitaire de replanter des vignes VSL sur des terrains neufs, quand c'est possible, indemnes de viroses et de polluants, ce qui permettrait un repos du sol prolongé à une proportion des terres fragilisées par la monoculture ancienne, de miser excessivement sur le "voltis" pour des raisons socio-culturelles entre autres alors que des vignes frappées par des contentieux insolubles pourraient peut-être être déplacées au cas par cas sur des terrains non problématiques, etc.. D'où notre position temporaire, et selon, aux vignes semi larges et notre demande collatérale de terminer la révision, qui est "la charrue avant les boeufs"..
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Vitidurable Le 06 mai 2022 à 17:38:12
Oui pour une champagne unie, et indivisible. Plus de grand /premier /autre cru, donc un même prix de raisins pour tous alors? Ben oui unie et indivisible !
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Albert Le 06 mai 2022 à 16:59:31
Je soutiens les viticulteurs qui ont engagé ce recours et j'espère que leur démarche va aboutir
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VignerondeRions Le 06 mai 2022 à 13:38:43
Je ne connais pas tout de la Champagne, pour autant la surface foliaire peut être identique en vigne semi large, il suffit de relever la hauteur de rognage. Chez nous les vignes était soit planté à environ 2 m de large soit à environ 3 m. Il y a quelques années avec la mise en place des CdC il y a eu de gros débats entre les partisans du 2 m et ceux du 3 m, les 2 ont des avantages et des inconvénients. Moi j'ai choisi le compromis 5000 pieds/ha à 2.5 m, et depuis 97 je fais comme ça, j'économise 20% de temps de tracteur par rapport à 2m en ayant le même nombre de pieds que beaucoup en 2m x 1m. Après 25 ans, je me dis que ce compromis n'est pas si mauvais, et je réduis même un peu la surface foliaire car les raisins deviennent trop sucrés. Pourtant il a fallut se battre pour pouvoir faire de cette manière, et on m'a même contraint de baisser mes densités en m'interdisant de mettre 0.8m entre les pieds, sans raison scientifiques mais parce que le modèle dérangeait, et il dérange encore. 20% de temps de tracteur c'est aussi 20 % de CO2 en moins, mais bon c'est pas comme si c'était important. Partout et tout le temps il y a des intégristes qui veulent que rien ne bouge parce que ça les rassure, ils ont peur de l'inconnu, de la nouveauté et se réfugient dans les traditions. Qu'ils s'appliquent ce principe à leurs choix ne me dérange pas, mais vouloir l'imposer à tous est une hérésie.
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